« Les derniers fils du soleil » de Beatrix Jourdan

Née à Budapest et résidente au Sénégal, Beatrix a un œil magique. Elle expose actuellement au Jean Monnet Building, au Luxembourg « Les derniers fils du soleil ».

Publié le 21 novembre 2012  

La photo-graphie est un Art : celui d’écrire avec de la lumière.
Nul n’en doute aujourd’hui : « donnée au monde », par l’État français après 1839, elle accompagne nos vies depuis plus de 173 années.

Le plus souvent, nous nous arrêtons devant un cliché émus par la familiarité, la reconnaissance, le fait d’en connaître la source, l’origine ; nous nous identifions à cette trace de nos mémoires enfantines, familiales, amicales, géographiques et/ou historiques et nous l’intégrons à notre panthéon personnel.

Ainsi en est-il très certainement pour beaucoup d’entre nous qui connaissons et apprécions les terres sub-sahariennes, et plus particulièrement le Sénégal, lorsque nous nous arrêtons devant les travaux photographiques que réalise Béatrix Jourdan sur la presqu’île léboue, et ses environs, dans les villages, les rues, les maisons, auprès des habitants, collectant, au fil de ses « errances », gestes quotidiens et animaux familiers, parades amoureuses, déambulations océaniques, cérémonies religieuses et sportives, traditions et modernités.

Beaucoup d’entre nous savent que la presqu’île et sa capitale, Dakar, sont des « studios « à cieux ouverts où l’œil avisé et aguerri par la pratique objectale ne cesse de s’émerveiller et de « déclencher » tant les visions y sont séduisantes.

Mais lorsqu’il faut exporter à l’étranger ces images délicieuses de la beauté des femmes, des enfants, de la splendeur des corps en lutte, de la jeune facétie des apprentis des ouvriers, des artisans, la jubilation devant ce qui nous est familier et si cher ne suffit pas, ou plus.

Il faut un talent qui repousse les distances, les écarts, les inconnus, les ignorances, qui les comble par la grâce de son trait, la pudeur de son approche, la délicatesse de son regard, la pertinence de ses choix et surtout une maîtrise visuelle, et technique, qui force le trait, travaille les aplats, joue sur le graphisme, enfonce les noirs et blancs jusqu’à les faire ressortir encore plus nocturnes et virginaux.

La terre sénégalaise est belle, certes !

Et bien loin de ses rivages accueillants, au-delà des océans et du désert, Béatrix Jourdan, photo-graphe, en est, en ce moment, à travers son exposition : « Les derniers fils du soleil », une des ambassadrices les plus douées.

Sylvette Maurin, critique en arts visuels.


http://www.beatrixjourdan.com

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