Oumar Ndiaye Xosluman, as de l’acoustique

Xosluman est son nom d’artiste, mais c’est aussi une philosophie, un mot d’ordre décrété dés l’aube de sa carrière lancée en 1995 avec l’album Xoslu. Très imprégné des maux de la jeunesse et des problèmes de la société, Oumar Ndiaye a très tôt choisi d’être la voix des couches les plus vulnérables. Feel Acoustic est son dernier chef d’œuvre 100 % acoustique, qui vient en son heure, car les mélomanes l’attendaient…

Le 221 : Parlez nous de votre nouveau produit, « Feel Acoustic »

Oumar Ndiaye : Feel Acoustic était une autre manière pour moi de faire un album 100 % acoustique, car, dans tous mes précédents albums, je faisais de la musique acoustique mais mélangée avec un peu de mbalax. Donc, cette fois ci, j’ai décidé de faire carrément de l’acoustique et c’est pourquoi je l’ai appelé ainsi.

Est-ce une manière aussi de satisfaire les mélomanes qui vous sentent plus dans ce style musical ?

Je dirai que c’est les deux. Personnellement je le voulais, mais d’autre part, j’ai pris en compte la demande de mes fans qui aiment beaucoup ma touche acoustique. Donc, c’est pour tout cela que j’y suis parvenu.

Peut-on considérer cet album comme un adieu au mbalax ?

Je pense qu’il faut de plus en plus mixer nos rythmes à d’autres sonorités pour atteindre d’autres sensibilités, d’autres horizons. Donc, « enracinement et ouverture », comme le soutenait le président Senghor.

Parlant de mixage, pouvez-vous nous préciser la source des mélodies qui composent ce produit ?

J’utilise beaucoup les rythmes de la Casamance, les mélodies du Fouta. Disons que ce mélange donne quelque chose de très beau. C’est dommage qu’on essaie de présenter le mbalax comme étant la musique sénégalaise. Je dis que c’est faux. Il y a d’autres musiques très intéressantes qu’on retrouve en Casamance, dans le Sine, dans le Fouta… Et c’est ça la musique sénégalaise.

Vous parlez de mélodies du Fouta au moment où le ministère de la Culture vient de proposer le Yéla comme patrimoine immatériel de l’Unesco par le biais de la Direction du patrimoine : Qu’en pensez vous ?

C’est bien d’avoir pensé au Yéla du Boundou, mais il y a aussi d’autres rythmes comme le Jambadong ou encore le Ndiuk chez les Sérères qui sont aussi très forts. En Casamance, on trouve certains de ces rythmes très riches et apparentés aux musiques sud africaines.. Puisqu’aujourd’hui c’est le Yéla, alors demain, il faudrait penser aux autres rythmes et je pense que tout cela, c’est à l’honneur du Sénégal.

Xosluman est le titre qui vous a lancé, mais sa philosophie est-elle toujours d’actualité ?

En fait, j’ai créé cette chanson il y a dix ans, et c’est vrai que les paroles sont toujours d’actualité. L’objectif, c’était d’encourager la jeunesse. Aujourd’hui, il y a un désespoir total ou un excès de courage qui pousse ces jeunes à risquer leur vie à travers les pirogues.

Contact

Tél. : 77 634 03 42 ou 33 823 86 65
Courriel : xosluman hotmail.com
Site : www.xosluman.com

Youssouf Chinois - Photos : Kamikazz

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