Le premier album solo de Awadi "Kaddu Gor", (parole d`honneur en wolof) lui a valu le prix RFI Musiques du Monde en 2003. Il bénéficie alors d’une campagne de promotion internationale sur les antennes de RFI.

Cette même année marque la fin officielle du Positive Black Soul, et la naissance son nouveau groupe PBS-Radikal composé de Baye Sooley, Carlou D et Noumounda Cissoko aux instruments traditionnels, kora   et balafon.

Ces inconditionnels du hip hop se montrent à l’aise aussi bien dans le folk, le rock que le mbalax et développent parallèlement des carrières solos ce qui n’entame en rien leur prestation avec le groupe.

Dans leurs productions ils font la revue des tragédies que vit le continent et balancent de véritables réquisitoires contre les tenants de la mondialisation ils s’imprègnent aussi de l’actualité, en atteste leur dernière production "Sunugal" enregistré au studio Sankara.

Le groupe se veut un mouvement radical soucieux de la justice et de l’équité. Pour eux, il ne saurait être question de laisser la jeunesse sombrer dans un avenir ténébreux, car, une lueur d’espoir pointe à l’horizon et fait poindre un citoyen prêt à relever les défis.

Interview de Didier Awadi

Pourquoi avoir créé le Pbs Radikal ?

Nous avons mis en place ce groupe (qui est différent de l’œuvre de Awadi) parce que nous partageons les mêmes idéaux. Cela n’empêche pas que chacun se produise en solo. Le Super étoile en est une illustration ; il est fait de « maillons forts » (Youssou Ndour, Mbaye Dieye Faye, Habib Faye...) mis ensemble, ils donnent une grande dimension à l’orchestre. Nous composons avec des artistes de différentes nationalités.

Comment avez-vous étés amenés à sortir l’album « Sunugal » ?

Au départ c’était une réaction par rapport à l’actualité des pirogues qui émigrent vers l’Espagne ; au vu de l’impact et des réactions auprès du public, nous en avons fait un album avec d’autres thèmes tout aussi brûlants comme celui des enfants soldats. On est tenté de croire que vous vous servez de ce phénomène pour vous remplir les poches ? Nous n’avions pas cette idée derrière la

tête ; lorsqu’on sort un album, il y’a derrière un travail et un investissement qui se font dont on ne peut pas refuser le bénéfice. On est des fils de ce pays et sensibles depuis toujours à ces problèmes qui nous interpellent de facto.

Que vous inspire cette situation, que vous dénoncez dans votre album ?

On est habité par la révolte ; on aurait pu donner à ces jeunes des raisons d’espérer, de croire en eux, au lieu de les laisser se lancer dans cette aventure périlleuse ! Mais n’allez surtout pas le chercher du coté des politiciens... de ce que coté c’est un échec criard ; d’ailleurs le phénomène curieusement s’est accentué depuis une certaine date (ndlr : l’alternance).

On reproche aux rappeurs de critiquer sans proposer de réelles solutions ?

C’est vrai, moi j’ai toujours prôné la responsabilité de ceux qui prennent le micro car tout acte posé doit être assumé. A notre niveau on ne manque pas de dénoncer, mais en même temps , nous proposons des solutions et des raisons d’y croire.

PBS Radikal

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Ibrahima Thiombane - Photos : Kamikazz : www.kamikazz-photo.com