221 : Peux-tu te présenter aux lecteurs du 221 ?

Binta : Je me nomme Binta Zahra Diop, j’ai 15 ans, je suis en classe de seconde aux cours Sainte Marie de Hann. Actuellement, je vis à Ngor avec ma famille, avant j’habitais à Tambacounda. Je nage depuis l’âge de 4 ans, mais j’ai commencé sérieusement à faire de la natation en 2000.

221 : Qu’est-ce qui t’a poussé vers la natation ?

Binta : Chez nous, tout le monde nage. En quelque sorte, c’est toute la famille qui m’a poussé vers cette discipline, en particulier mon oncle Mouhamed Diop, qui est l’actuel président de la Fédération sénégalaise de natation.

221 : Tu viens de battre les records du Sénégal de 100 et 200 m papillon. Qu’est-ce que cela suscite en toi ?

Binta : Beaucoup de motivation pour la préparation des championnats d’Afrique zone II qui vont se tenir du 3 au 5 juin, ici à Dakar. Ce qu’il faut signaler, c’est que j’ai battu ce record depuis 2003 à Abuja lors des Jeux africains. Depuis, je travaille sans relâche pour améliorer ce temps.

221 : Qui sont tes modèles en natation ?

Binta : Au niveau local, je dirai Malick Fall, au niveau continental, je suis bien Mélouli, et sur le plan international, j’aime bien De Brouins (Hollande).

221 : Quelles sont les compétitions auxquelles tu as participé ?

Binta : Comme je l’ai dit, j’ai commencé sérieusement la natation en 2000 et depuis j’ai pris part à toutes les compétitions nationales. Sur la scène internationale, j’ai participé en 2001 aux IIIe Jeux islamiques féminins, en 2002 c’était les Jeux africains à Abuja, et finalement les championnats d’Afrique toutes catégories en 2004.

221 : Quel est ton secret dans le bassin ?

Binta : Pas de superstition, il faut travailler et rester concentrée. Tous les jours je m’entraîne avec mon club pour avoir de meilleures performances.

221 : Parle-nous de tes débuts ?

Binta : Avant de fréquenter le Cercle des nageurs de Dakar (CND), mon actuel club, je nageais souvent à la piscine de l’hôtel Savana avec Khadidja et mon oncle, et j’ai commencé à participer aux compétitions organisées par la ligue et la fédération.

221 : Quel est ton programme pour les six mois à venir ?

Binta : Actuellement, je suis en regroupement pour préparer les championnats d’Afrique de la Zone II. À très court terme, je vise à être médaillée aux championnats d’Afrique de Dakar ce week-end. À moyen terme, je veux me qualifier aux championnats du monde à Montréal en juillet 2005 ; un mois après, ce seront les championnats d’Afrique des jeunes à l’Île Maurice du 18 au 21 août et en fin septembre je souhaite être présente à Téhéran lors des Jeux islamiques féminins prévus du 22 au 28 septembre. Si j’ai le temps, je participerai peut-être à la traversée Dakar-Gorée le 18 septembre prochain. À long terme, je rêve d’une participation aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008.

221 : Que cherches-tu à améliorer avant de finir ce calendrier jusqu’en 2008 ?

Binta : Je cherche toujours à tout améliorer, tout en ayant conscience que la perfection n’est pas de ce monde et que seul le travail paie. Pour répondre exactement à la question, je dois améliorer surtout la technique et la vitesse.

221 : Fais-tu d’autres sports ?

Binta : Depuis que je fais de la natation, je ne pratique plus le karaté et le basket.

221 : Tu as fait du basket malgré tes 1 m 66 ?

Binta : La taille ne joue pas : il suffit d’être adroit et de savoir lire le jeu pour faire des pénétrations ou revenir défendre.

221 : Comment allies-tu les études avec la natation ?

Binta : Je suis correctement mes cours aux Maristes. À 18h, je sors de l’école pour regagner les entraînements à la piscine olympique au Point E. C’est vrai avec les embouteillages, ce n’est pas facile. Ce qui explique le fait que j’accuse une demi-heure de retard, voire 40 minutes.

221 : Le mot de la fin

Binta : J’invite les Sénégalais à venir nombreux assister aux Championnats d’Afrique Zone II qui se tiendront du 3 au 5 juin a la piscine olympique. Je remercie mes parents pour leur soutien, mon oncle et conseiller Mouhamed Diop, de même mes professeurs et encadreurs et tous ceux qui me soutiennent de près ou de loin.