Chams Gazi : l’éternel héros de la traversée Dakar-Gorée

Né en 1934 à Dakar Plateau, Chams Gazi détient encore le record de participations à la traversée Dakar-Gorée. Avec dix sept traversées effectuées, cet homme d’origine libanaise a épaté plus d’un par sa résistance dans l’eau et son souffle.

Publié le 25 août 2008   1 commentaire

Vous n’êtes plus à présenter dans le milieu de la natation sénégalaise, mais pouvez-vous nous rappeler votre long parcours ?
Je nage depuis 1954, à l’époque du Neptunia. Cela fait une dizaine d’années que j’ai arrêté la traversée Dakar-Gorée. A 74 ans, je n’ai plus la force de me bagarrer avec des jeunes car il faut beaucoup d’endurance, de résistance et de souffle. Alhamdoulilah, j’ai tout ceci mais je fais maintenant la traversée Dakar-Gorée pour le plaisir, les amis et l’ambiance. Au temps du Neptunia, nous avions gagné pas mal de coupes en Afrique Occidentale Française. C’est au temps de Roland, l’ancien président du club, Assane Boly Guéye un très bon nageur qui est maintenant décédé, Charles Seck, Sidate Niane, Abass Abdallah de Radio Standard qui a fait Dakar-Gorée aller-retour ; et bien sûr de Mohamed Diop.

Vous rappelez-vous encore de vos débuts dans la natation ?
Personne ne m’a appris à nager. C’est par amour pour la natation que j’en suis venu à la pratiquer. A l’époque, j’avais beaucoup de résistance, et c’est grâce à cela qu’on m’a engagé au Neptunia. Chaque matin, toute l’équipe venait à cinq heures pour s’entraîner sur cinq mille kilomètres. Après, j’étais membre du Foyer France Sénégal (devenu actuel Jaraaf de Dakar), le Club Nautique de Dakar, l’USTD et le Club des Nageurs de Dakar (CND). Les moments forts pour moi, c’est la traversée Dakar-Gorée. J’ai déjà fait 17 traversées, je n’ai plus le temps de m’entraîner car je souffre d’arthrose des deux genoux.

Aujourd’hui à 74 ans, qu’est-ce qui vous pousse à vouloir encore effectuer cette traversée ?
J’aime la natation du fond du cœur, c’est dans mon sang. A ma mort, je voudrais qu’on jette mon corps aux larges de l’océan. Lorsque je reste une journée sans voir la mer, je suis stressé et énervé. La preuve, j’étais une année au Liban mais j’étais angoissé parce que j’étais dans le sud à 70 km de Beyrouth.

Avec le recul, quel regard jetez-vous sur la natation sénégalaise ?
Maintenant ça commence à bouger. Malheureusement, c’est le sport le plus noble, le plus complet mais le plus pauvre parce qu’il n’y a aucun sponsor. On parle toujours de football, pétanque, cyclisme, judo et on ne parle jamais convenablement de la natation. C’est une négligence qui me met en boule. Si j’avais les moyens, je serai sponsor de la natation. Avant, il y avait même trois cent nageurs qui participaient à la traversée Dakar-Gorée. De nos jours, on compte plus de six cent nageurs, donc il faut améliorer l’organisation.

Quel est le secret de votre longévité ?
Je ne fume pas, je ne bois pas d’alcool, je ne m’énerve jamais et je mange à ma faim.
A l’heure du déjeuner, je suis tous les jours à la Piscine de l’hôtel Téranga pour m’entraîner et le soir je mange bien. Voilà !

Texte et photo récente : Alex Gaye

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  • Sénégal

    au revoir, toi qui n’a vécu que pour la natation et les autres. tu pars à quelques jours du Dakar-Gorée à laquelle tu as participé si brillamment de nombreuses fois

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