Cheick Keïta, un talent perfectionniste

Originaire de Saint-Louis, Cheikh Keïta quitte sa région natale à l’âge de 9 ans, suite à une affectation de son père qui est fonctionnaire. Commence alors un périple à travers les régions du Sénégal.
De Kaolack à Dakar, en passant par Kolda, Fatick, Louga, Diourbel et bien d’autres villes ; Cheikh devra s’adapter plus d’une fois à un nouveau cadre de vie, une nouvelle culture mais gardera intact et bien ancré en lui une passion héréditaire pour l’art et un amour du dessin qui contribueront à faire de lui plus tard un peintre talentueux.

Publié le 4 janvier 2009  

« Enfant, j’adorais le dessin et j’en faisais partout. Au primaire, le maître d’école m’appelait régulièrement pour que je fasse des croquis au tableau et jusqu’au secondaire, mes camarades de classe m’ont toujours sollicité pour que je dessine sur leurs cahiers ».

Cheikh quitte très tôt les bancs de l’école, suite à un échec au Bfem. A partir de ce moment, il se rend régulièrement à la menuiserie de son frère pour aider ce dernier.
En 1998, il y fait la connaissance d’un artiste qui réalise des tableaux à base de sable. Cheikh succombe à cette forme d’art et très vite il commence à réaliser ses propres œuvres.
Sa famille l’encourage à suivre cette voie et la même année, il se rend à la galerie de Casa (Dakar) où il effectue pendant un an et demi des stages pour maîtriser la technique du sablage.

Après avoir vu ses œuvres, Diatta Seck, peintre et ami de son père lui conseille de ne pas se limiter à cette discipline. Et sous la recommandation de ce dernier, Cheikh se rend au Village des Arts où il apprendra dans le tas les techniques de base de la peinture et continuera à développer sa créativité.

Cheikh aime s’isoler pour travailler. De ce flirt avec la solitude, il en ressort des toiles aux teintes ocre jaune et rouge contrastées de blanc et de noir qui font bien ressortir la lumière, les ombres, les formes de ses personnages.
Des couleurs résultant d’un mélange de goudron et de peinture, propre à l’artiste, qui sert également à recouvrir les différents matériaux collés à la toile (sciure de bois, tissus, fragments de peinture séchée), conférant ainsi à son œuvre un souffle de vie.

Perfectionniste, il n’hésite pas à faire des cocktails de ce genre et retravailler ses œuvres car s’il veut que son style soit original et unique, il tient également à ce que son travail soit de bonne qualité.

De plus si le peintre se plaît à travailler dans les mêmes gammes de couleurs, sans doute du fait de sa personnalité réservée, il n’en est pas de même pour ce qui est du contenu de ses tableaux.

Les œuvres de Cheikh Keita varient de la représentation des scènes vécues au quotidien : « Baptême » ; « Femme au foyer » … à travers des personnages imaginaires, à l’expression corporelle (danse).

Très présent dans les événements d’art tels que la Biennale De Dakar ou la Foire Arco à Madrid (Espagne), son talent lui a valu d’être à deux reprises, le 1er prix et d’être sélectionné d’office pour représenter le Sénégal à la finale de l’Union Latine pour La Jeune Création. Aujourd’hui encore, il figure sur la liste des dix retenus pour la première édition du Concours de Peintre « Fondation Cuomo Monte Carlo 2008 » prévue les 20 et 21 novembre et organisée en partenariat avec Les Ateliers du Sahel du plasticien Kalidou Kassé.

Et lorsqu’il arrive à ce jeune artiste d’être en panne d’inspiration, il se ressource en grattant quelques notes de guitare et se produit sur scène en compagnie de ses frères et de sa sœur du groupe « Jac et le Takeifa ». En voila une famille qui a l’art dans le sang !

Renseignements : +221 77 457 44 86 / cheikart78 yahoo.fr

Steph A.

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