Le 221 : Quels sujets abordez-vous dans vos émissions et avec qui ?
– Eugénie Diecky : Les acteurs de la communauté noire viennent aborder des thématiques qui tournent souvent autour des noirs de France, de l’Afrique et son devenir.
Qu’est ce qui vous motive tous les matins ?
– Ma motivation, je la définis comme un orgasme, celui de parler avec des voix sans visages. Pouvoir sentir les gens à travers les ondes, c’est une sensation incroyable et indéfinissable !
Au-delà de la radio, quelles sont vos autres activités professionnelles ?
– Je coache des leaders ou futurs leaders de la communauté africaine. Je les aide à prendre leur place dans la communauté française.
En 2008, vous avez été récompensée 3 fois, pouvez-vous nous en parler ?
– J’ai obtenu 3 prix dont je suis très fière : le prix de la Réussite au Féminin, le prix du Meilleur Défenseur des Droits de l’Homme et celui de Citoyenne d’Honneur de l’Hay les Roses pour mon soutien à cette commune et à son maire, Patrick SEVE qui a été le premier à soutenir Barack OBAMA.
Quelle fut votre plus belle rencontre ?
– J’ai rencontré des personnalités de tous les milieux (politiques, économiques et autres) mais celles qui m’ont le plus marquée sont les héros ordinaires tel ce jeune africain atteint du VIH, contaminé à 4 ans qui, aujourd’hui en a 20 et donne des leçons de courage à tous. Il se bat avec comme unique richesse l’espoir qui est au fond de lui.
Qu’est ce qui vous exaspère dans la vie ?
– L’homme africain absorbe les cultures des autres, quitte à perdre sa propre identité. Il est grand temps de tuer le « père suprême » et de changer la tradition qui empêche d’avancer !
Quelles sont vos passions ?
– Je dévore deux ouvrages chaque semaine. Le livre m’a construite, m’a grandie, m’a émerveillée ! D’ailleurs, lorsque je mourrai, je veux être enterrée avec des livres !
J’aime aussi aider les talents, ceux qui souffrent et soutenir la cause des sans-papiers.
Quelle est votre devise ?
– Rencontrer les gens pour apprendre à les comprendre, pour leur dire qu’ils sont merveilleux !
Finalement, quel est votre secret ?
– Mon secret, c’est d’être en permanence à l’écoute des autres. Je ne me mets jamais en avant. J’aime aussi jouer de ma voix, lui donner toutes les variantes pour séduire parfois, interpeller souvent, sur les plus grands thèmes.
Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs du 221 ?
– Surtout ne pas être fataliste dans la vie et ne jamais baisser les bras ! Il est nécessaire de se débarrasser de l’ « autorité suprême » et d’accepter de changer la tradition quand elle n’est pas bonne pour tous.
Quel est votre mot de la fin ?
– Il y a une autre façon d’être africain car la fatalité n’est pas écrite à l’avance. Le pouvoir n’appartient qu’à soi-même. Il faut que chaque africain où qu’il soit s’inscrive dans la marche du monde. Le talent sur ce continent est encore à l’état brut. Et pour ma part, j’ai beaucoup à donner mais j’ai tellement encore à apprendre !