Festival mondial des arts nègres : il se passe de bonnes choses malgré tout

Le troisième Festival mondial des arts nègres qui a démarré depuis le 10 décembre bat encore son plein à Dakar à Saint-Louis et dans les régions où se tiennent des manifestations labélisées. Entre fausses notes et prestations haut de gamme, l’événement se met à l’affiche ! En attendant l’heure du lavage du linge sale en famille, puisqu’il n’y a pas assez d’énergie pour le faire maintenant, l’instant d’admirer les belles choses qui se passent et qui se poursuivent jusqu’au 31 s’impose. Flash back !

Publié le 27 décembre 2010   1 commentaire

Après avoir été séduit par l’explosif spectacle inaugural du 10 décembre, tout festivalier devait s’adonner à la chasse aux programmes au quotidien pour vivre l’événement.

C’est ainsi que dès le samedi 11, un solo made in Usa signé Desmond Richardson assure le premier pas, pour ne pas dire : « Shall we danse ! ». L’expression corporelle si dense et les mouvements assez pointus font de la prestation classique du fils de l’oncle sam, un chef d’œuvre qu’il s’est permis de jouer magistralement avec un bouquet de roses en main. La montée sur scène des brésiliens Seraq dans un spectacle intitulé « je veux partir » a maintenu l’ambiance d’un Sorano des grands jours.

Sur ce même site, d’intéressantes représentations théâtrales ont été servies au public, dont la pièce « Ayiti » le lundi dernier. Un « one man show » bouleversant de l’artiste comédien haïtien Daniel Marcelin. Dans son œuvre, valises et sacs à dos campent le décor d’un jeu aux voies et voix multiples qui vous emballent dans un tourbouillon d’émotions décalées sur l’histoire des siens. Une autre histoire, celle de l’évolution du monde, a été aussi racontée par la troupe théâtrale nationale éthiopienne. « Que ça soit de lumière », est une œuvre grandiose relatée en musique, théâtre et danse jusqu’au couronnement de l’empereur Haïlé Sélassié.

Non loin de Sorano, une gigantesque scène montée à la Place de l’Obélisque à la gloire de la discipline reine en culture, notamment la musique, draine à chaque concert un public chaleureux dans la spontaneïté. Entre le passage de l’angélique Kidjo, les « big show » des ténors Wyclef Jean, Capelton, Busta Rhymes, Fat Joe, Khaled, Lokua Kanza, Aïcha Koné, Meiway, la légende Kassav, Alpha Blondy, pour ne citer que ceux-là, le festival continue de jouer sa note qui s’invite dans tous les « palabres »…

Au même moment, les cultures urbaines donnent le ton à la Biscuiterie avec une pléthore d’artistes. Rappeurs et slameurs se partagent aisément le microphone et la scène en présence d’un public qui parle souvent leur langage. L’un des moments les plus marquants reste le show de Rick Ross débordant d’énergie, les mots placés du grand slameur franco-sénégalais, Souleymane Diamanka, les prestations de Boudor, Deegg Force 3 de la guinée, et la soirée 100% galsen où l’on retrouvait la crème du mouvement hip hop sénégalais, notamment Matador, Nix, Tigrim Bi, Duggy Tee, Xuman et surtout Daara   J au meilleur de sa forme.

Du côté du Musée Théodore Monod d’arts africains, ex-Ifan, Lucie la mère de l’humanité reçoit des pèlerins venant d’horizons divers tous les jours au niveau du bâtiment A. Le Brésil y a élu domicile aussi à travers une exposition de photos, portraits, plans d’ensemble colorés d’ambiance et d’émotions fortes sous l’objectif de Januario Garcia. À la Galerie Le Manège, un autre photographe du nom de Samuel Fosso, dévoile ses multiples visages à la pose, rend hommage à de grandes personnalités africaines de l’époque des indépendances dont Lumumba, Kwamé Nkrumah, Léopold Sédar Senghor…

C’est au même rythme que les forums se sont déroulés au Méridien Président avec succès, des projections de films se poursuivent timidement à la Place du Souvenir Africain, les rencontres littéraires assez riches à l’Université Cheikh Anta Diop, la mode dans un environnement fashion au niveau de Ngor Diarama, l’Architecture au Cices…

Comme quoi, le Festival bat son plein à sa manière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une si ambitieuse initiative, qui en est au dernier virage, offre un contenu intéressant même s’il faut se lancer dans une vraie chasse au programme pour y arriver. C’est tout un festival !

Youssouf Chinois - Photos : Jules

Partager 

Lire 1 commentaire

  • Sénégal

    Un grand moment de fête et de musique :D
    vieille

    Répondre

    Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

    Qui êtes-vous ?
    Votre message

Poster un commentaire

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message