Chronique d’Emmanuelle Honorin
Voici un chanteur « à textes », un conteur à « chants », pourrait-on dire. Dans le sillage de ces poètes, mémorialistes ou philosophes du quotidien, ce barde engagé, est une voix surgie, débordée, de son unique sujet : le réel. Ces « ballades » ne sont jamais que douces, elles piquent à un endroit. Leur sobriété est arrimée à une vigie, une voix intérieure implacable, un état d’alerte.
Qu’il chante en français, en anglais (ou dans un japonais « wolofisé »), son laboratoire, c’est la rue, les petits métiers et l’invention de la vie au jour le jour. Sept ans après « Xel », le revoilà, avec la simplicité intacte de ses schémas guitaristiques, arpégés, verticaux. Il y a eu une dérive de la terre à l’eau, du local au monde, d’une banlieue de Dakar - le quartier de Thiaroye - à la mer : « géej ». C’est dans l’océan - rêve d’exil ou tombeau hostile, lieu de mémoire, de découvertes ou de perdition - qu’El Hadj va chercher des liens...
Contact presse : Catherine Michel
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