Né à Rufisque, Hervé passe ses premières années en France avec sa famille. Son premier souvenir marquant, c’est sur les épaules de son père, lors d’un festival de Rock, subjugué par la prestation d’un guitariste. Son rêve commence alors.
De retour au pays, il est impossible selon lui de devenir un grand musicien et comprend vite que la seule manière d’y arriver, c’est de posséder sa propre guitare. Il a 14 ans quand il forme son premier groupe, le Hervé Samb Quartet et participe au St Louis Jazz Festival. C’était en 1993…

Jusqu’ici, sa plus grosse influence reste le grand Jimmy Hendrix. Il rencontre alors Pierre Van Dormal, guitariste et professeur au conservatoire de Dakar. Ce sera le tournant de sa vie. N’ayant pas les moyens de se payer des cours, son « maître penseur » accepte de répondre à toutes ses interrogations et lui livre quelques secrets. Il se rappelle, amusé, que du coup, tous les jours pendant trois ans, il avait une nouvelle question ! C’est ainsi qu’il découvrit le jazz qui pour lui, « a une harmonie tellement riche ».

Après son bac, il décide de retourner en France pour y débuter sa carrière : ce sera la musique et rien d’autre ! « J’avais envie de m’ouvrir à autre chose » déclare-t-il. L’’ascension d’Hervé dans le milieu professionnel est rapide. Il multiplie les expériences avec différents groupes allant du jazz au blues, en passant par la musique malienne, camerounaise, congolaise et même indienne. A 22 ans, il rejoint le couple malien Amadou & Myriam et effectue sa première tournée internationale. Autant dire qu’il ne s’ennuie pas. Virtuose de tous les styles, il a travaillé avec Cheikh Tidiane Seck (Afro-pop), Nelson Veras (Jazz), Linda Hopkins (Rythm & Blues), Linton Gravey (Reggae)… Il tourne aux Etats-Unis avec Somi, une chanteuse très talentueuse d’origine rwandaise. Il est aussi remarqué par David Murray et engagé dans son groupe. Il signe même un titre avec Pharoah Sanders...

Il travaille depuis 6 ans avec les Boney Fields & The Bone’s Project, un groupe explosif de funky blues rythmé. Il participe à trois de leurs albums et les accompagne dans de nombreuses tournées en Europe. Ils le définissent comme « un Charlie Parker à cordes dont l’africanité surgit à chaque coin de phrase ». En effet, il reste malgré tout, bien imprégné de ses racines, ce qui lui donne une force supplémentaire. Pour lui, la musique sénégalaise est magnifique, mais « aujourd’hui, en 2007 il faut qu’elle s’ouvre plus, il faut que les gens l’abordent de manière différente. Il y a plein d’autres choses : ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il faut perdre notre culture ». Il fréquente des publics de toutes les nationalités mais pour lui, le plus difficile au départ était le public sénégalais : « les sénégalais ne veulent pas de barrières entre eux et l’artiste. Il leur faut de la proximité ; ce sont des gens qui ne demandent qu’à recevoir. Une fois que tu arrives à comprendre cela, c’est le public le plus facile à aborder ».

« Cross Over » : un projet multiculturel

Son projet actuel s’intitule « Cross Over ». A travers cet album et ses concerts, Hervé a voulu mixer l’Afrique noire avec l’Amérique : « c’est le résultat de toutes les collaborations que j’ai faites jusqu’à maintenant ». Son projet a pour but de rassembler deux cultures distinctes afin de les approcher d’une manière différente. Il le définit dans le style « world jazz », ne voulant justement pas cataloguer sa musique dans une branche bien définie.

L’’album sortira en France dans quelques mois puis aux Etats-Unis et en Afrique. Mais Hervé ne veut pas s’arrêter là. A peine son album « Cross Over » est terminé qu’il pense déjà à un nouveau projet ; celui-ci beaucoup plus tourné vers son pays le Sénégal. « Je voudrais revoir à ma manière la musique traditionnelle sénégalaise ». S’il arrive à ajouter à la musique sénégalaise sa touche personnelle, c’est le succès garanti ! Il ne reste plus qu’à être patient jusqu’à ce que naisse cet album déjà prometteur.

Pour les prochaines dates de concerts allez sur http://www.myspace.com/hervesamb