Une cinquantaine de personnes ont décidé de se joindre à la lutte en répondant présent au sitting organisé par des amoureux de la nature. Associations de la protection de l’environnement, l’association pour la protection des Almadies, Sos Littoral, les Verts ; tous ont répondu présents à la manifestation.
La route a été barrée, des banderoles déroulées et des slogans chantés. Pendant près d’une demi heure, ces personnes qui ont en commun l’amour de l’environnement en général, et du littoral en particulier, ont fait monter la température et attiré l’attention des passants.
Par amour pour le littoral et l’une des dernières plages publiques de Dakar
Si au départ ce combat entre David (M. Babacar Thiaw et badou) et Goliath (M. Saleh) était un aparté, depuis quelques temps, les organisations de protections de l’environnement, le public et même les particuliers sont entrés dans la danse. Les populations, surtout celles qui peuvent encore profiter de l’une des dernières plages publiques de Dakar, ont bien compris où étaient leurs intérêts.
Monsieur Saleh, celui par qui le malheur est arrivé, reste cloitré derrière les murs de son hôtel et regarde l’agitation que suscite sa course contre l’espace maritime, sans lever un sourcil. Alors que l’on pensait son appétit satisfait après la construction de l’hôtel le Virage, voilà qu’il remet ça avec un autre immeuble, qui cache un peu plus la mer aux yeux des passants. D’aucuns l’accusent même de vouloir construire un autre Magic land sur les lieux. Mais comme des sentinelles, de bonnes volontés veillent au grain et promettent de ne pas se laisser faire.
Témoignages
M. Sow Huchard, député, chef de fil des Verts
On est là pour protester contre ce bâtiment de trois étages qui empiète sur le domaine maritime. Il y a une loi, un code de l’environnement, mais les gens agissent comme ils veulent. Je pense servir une question orale à l’Assemblée Nationale au Ministre chargé de la protection de l’environnement maritime sur le sujet.
Omar Diagne, président de l’Association des volontaires de l’environnement
En tant qu’environnementalistes, écologistes, amoureux de la nature, nous avons décidé à l’instar de la Goana du chef de l’Etat, de lancer la Grande offensive pour la dépollution du littoral. Nous sonnons une alerte écologique, et par la suite, nous allons mener une action de plaidoyer même sur l’international. Nous disons non à un second Magic land ici au virage.
Babacar Thiaw Laye, exploitant de la plage
Ce monsieur qui veut nous chasser d’ici aujourd’hui, est pourtant un ancien client. Il aimait venir se détendre à la plage et appréciait sa beauté. Je ne sais pas ce qu’il lui prend aujourd’hui de vouloir spolier les habitants de l’accès à la mer. Mais nous n’allons pas nous laisser faire et le combat ne s’arrêtera que lorsqu’il mettra fin à ses constructions.
Assane Ndoye, président de l’Association pour la sauvegarde du littoral
Ce littoral, qui a été habité par les Lebou depuis le 18e siècle, en dehors même du cadre environnemental, est un cadre historique qu’il faut absolument protéger. On ne peut le laisser dans les mains de ces capitalistes. Nous pensons aujourd’hui monter carrément une ligue de protection du littoral, parce que le combat est en train de prendre de l’ampleur.
Marielle Dieng, présidente de l’Association pour la protection des Almadies
Je pense que la manifestation a été une réussite et que les gens ont compris ce que nous sommes en train de faire. Il y a un réel engouement concernant l’environnement et la lutte pour la protection du littoral.
Carole Frossard, Yoff, habituée de la plage
Moi je suis ici depuis 10 ans et j’ai passé ma vie à défendre les sénégalais qui travaillent ici. Ils luttent pour essayer de faire une plage correcte, pour offrir un site agréable à tout le monde. C’est tout à fait scandaleux qu’on continue à mettre des hôtels, des immeubles ici. Il y a des dames que je vois vendre des fatayas depuis 10 ans, et qu’est ce qu’elles feront si la plage devient inaccessible ? C’est un lieu qui développe une activité économique pour beaucoup de famille, donc on ne peut pas laisser faire ceux qui veulent détruire tout ça.
Julian Adams, Ngor peintre américain
Je suis un habitué du Sénégal depuis bientôt une dizaine d’année. Je viens presque tous les étés, et je loge à Ngor. J’ai été abasourdi de voir comment le virage est défiguré par les constructions et J’ai failli ne pas me retrouver à ma descente d’avion. Je suis de tout cœur avec les personnes qui sont en train de se battre aujourd’hui pour préserver le littoral et je pense que ça doit être le combat de tout le monde.
19 octobre 2018 à 21:04, par awa sabaly
Bonjour et bravo pour vos actions.
Le Siné Saloum est très touché par ce phénoméne de constructions au bord du fleuve.
la plage de N’dangane campement n’existe plus,recouverte pas des dizaines de construction diverses dans l’indifférence totale de l’autorité ou des autorités concernées bien souvent complices.
En ce moment un projet d’hotel porté par un homme « d’affaires » Libanais est en train de finir de clorurer les 50 métres de plage encore accessibles sur le DPF.
Au programme un mur de 3 métres de haut sur 120m sans aucune ouverture coupera définivement l’accés au fleuve aux autres riverains (pourtant en régle au niveau des lois) et ne laissera qu’un ou de métres de passage devant le fleuve.
Qui peut nous conseiller ou se joindre à nous pour arréter tout cela ?
merci de vos conseils
Awa
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9 février 2017 à 19:40, par andre
cette plage est à éviter à cause de la pollution ! les déchets sont nombreux au fond de leau et beaucoup de rat en surface, pres des restaurants.
Ma fille a eu 2 maladies de peau les lendemains de baignade à cet endroit. Il y a d’autres plages bien plus belles
Les (trop) nombreux surveillants de baignade font aussi du trafic là-bas... mais ça c’est une autre histoire
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