Installations, vidéo et peintures colorées ont marqué la promenade du visiteur dans la salle d’exposition du Centre culturel Blaise Senghor à l’occasion du vernissage d’Africa Light. L’accueil est assuré par la mise en scène des bougies du Marocain Badr el Hammani qui reflètent sur le mur de l’espace, sous l’effet d’un projecteur, une vue panoramique d’une citée moderne perdue quelque part, entre « immeubles et grattes ciel »… D’un moment à l’autre, l’ombre des bougies qui fait ladite cité, en flammes, en fumées ou en méditation…, offre l’image d’un ghetto en ruine et cendres, sous l’effet de la fonte de son matériau. Face à Badr, Fatima Sabri, son compatriote, avait fini de camper son décor sous une ambiance métissée et bouillonnante aux couleurs et « saveurs » d’ordures ménagères sur un fond d’une carte d’Afrique. Son travail assorti d’une performance assez énergique, engagée et spectaculaire a mis le visiteur dans tous ses états…
Confrontation picturale
L’espace déroule aussi une confrontation picturale entre les œuvres des Sénégalais Ismaël Wébër, Aminata Taye et celles du Français Max Boufathal, du Marocain Yassine Balbzioui et de la Franco-péruvienne Rustha Luna Pozzi-Escot.
Fruit d’une mise en scène singulière, la série « Femmes armées » de Rustha auteur et mannequin de son œuvre, ne laisse point indifférent. Personnage féminin aux traits de « kamikaze » avec un voile sur la tête et le corps presque nu, le torse en gilet outillé de produits de maquillage en lieu et place d’explosifs, mais aussi, machette ou mitrailleuse à la main, le message était à la fois provocateur et interpellateur sur le traitement de certaines questions d’actualités, notamment cette fameuse loi sur le port du Burqa en France, en Belgique, en Espagne…, les attentats suicides souvent enregistrés au Moyen Orient…
À l’image de l’idée de base de ce projet, une réelle confrontation des œuvres de ce collectif d’artistes originaires d’Afrique, ayant suivi leur formation en Europe et en Amérique a pris forme. Une dynamique rappelée par les différents intervenants, lors du vernissage, notamment Awa Cheikh Diouf, directrice de Blaise Senghor, Massamba Mbaye, journaliste et commissaire de l’exposition, Yassine Balbzioui au nom des artistes…
Les échanges entre artistes vont se poursuivre tout au long de cette belle exposition inscrite dans le Off du Dak’art 2010. Elle est ouverte au public jusqu’au 22 mai 2010 à la salle d’exposition du Centre culturel Blaise Senghor .
Démarré à Bordeaux, ce projet migrera prochainement vers Bamako pour terminer son périple à son lieu de départ. Que de lumières sur l’itinéraire d’Africa Light !
Plus d’infos :
– www.africalight.fr
– www.web2a.org
– Sites des artistes :
www.yassinebalbzioui.com, http://maxboufathal.free.fr, www.rusthaluna.com
Spécial Biennale