La pépère habitude des sorties vsd ou sorties du vendredi samedi et dimanche ou celles commençant à la rigueur le jeudi a, semble t-il, bien vécu. Désormais la norme, c’est fiesta tous les jours de la semaine, autrement dit : du lundi au lundi.
Parfaitement au fait des nouveaux us et coutumes de la clientèle, les boîtes et lieux de divertissement s’échinent à concocter pour chaque jour un programme accrocheur à même de retenir et fidéliser cette manne de jet-setteurs apparemment épargnée par la crise et qui, en sus, se rit visiblement d’elle.
Noctambules effrénés, ces hommes, femmes, garçons et filles ne se sentent bien qu’avec quelques décibels dans les écoutilles et quelques pas de danse dans les gambettes, quitte à ne dormir que quelques heures avant de retourner, pour ceux qui travaillent, à un job qui ne les enchante guère et qui n’est au mieux que le moyen de pouvoir gagner l’argent nécessaire pour … bringuer.

La cherté de la vie ne semble pas toucher cette clientèle privilégiée, mais l’apparence peut s’avérer trompeuse.
Issue de toutes les classes sociales et pleinement consciente des réalités des choses, cette frange de la population ne veut qu’une chose : vivre intensément, avant le grand saut. Pour coller à cette profession de foi, les plus démunis dépensent jusqu’à leur dernier peseta quitte à s’endetter ou brader leurs affaires, l’important étant d’être présent à toutes soirées ou presque.
Surtout n’en rater aucune car le spectacle débridé qu’on y trouve, accentué par l’absence de pudeur qui a cours durant la journée mais qui se retrouve dès la nuit tombée, reléguée aux oubliettes, en vaut largement la chandelle.
Puis les noctambules rentrent chez eux, des images plein les yeux et la tête pleine de rêves et fantasmes, qui les feront tenir toute la journée. Fantasmes qu’ils réalimenteront en une indispensable piqûre de rappel le lendemain soir au cours d’une nouvelle soirée...
Pour beaucoup d’entre eux, la vie ne tourne qu’autour de ces soirées qui insidieusement en sont devenues les axes centraux, la pierre angulaire. Leur existence tristounette par ailleurs se trouve soudain supportable et illuminée par la réjouissante perspective de la fête qui constitue le point culminant de leur journée et fait supporter tout le reste.
La situation plus que morose, les lendemains qui ne chantent plus depuis trop longtemps, les envies jamais assouvies, les restrictions drastiques, les Sénégalais ne veulent plus s’en laisser conter et se sont donné comme ultime combat de « trainer la vie par le chignon, avant de partir » comme dirait Booba, rappeur franco…sénégalais.
Dansons et festoyons car nous sommes en train de mourir ici et maintenant.
6 décembre 2011 à 09:57, par admirateur
Qui est irene
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