Comment s’est fait votre mariage avec la natation ?
On peut dire que c’est un mariage qui s’est fait naturellement. J’habitais à Gorée. Entre la plage et notre maison, il y avait une distance de 100m qui nous séparait. C’est à l’âge de 5 ans que j’ai appris à nager. Par la suite, j’ai intégré l’Us Gorée. On jouait en mer. Ils nous arriver de prendre
la chaloupe jusqu’à Dakar et de revenir sur l’ile à la nage. On faisait cela cinq à six fois par jours, de 10h à 19h.
Voulez-vous nous retracer votre parcours de nageuse ?
C’est en 1986 que j’ai débuté la natation alors je n’avais que 15 ans. L’année suivante, j’ai participé à ma première traversée Dakar-Gorée que j’ai remporté. En 1988, 1989 j’ai été vainqueur de l’épreuve avant de marquer une pause en 1990 et 1991. J’ai repris et remporté la traversée en 1993. J’ai gagné également en 1998.
En 2002, j’étais classé deuxième. L’année suivante, j’avais décidé
d’arrêter parce que le temps ne me le permettait plus : c’était difficile
pour moi de concilier le travail et le sport. C’est en 1988 qu’on avait organisé les championnats du Sénégal et j’avais remporté le titre sur les quatre épreuves suivantes : papillon, dos, brasse et crawl. Pendant
sept années successives, j’étais sacrée championne du Sénégal en bassin.
La natation ne vous pas empêchez de vous intéresser à d’autres sports, comment cela se passait ?
J’ai pratiqué pas mal de sports : l’athlétisme, la natation, le taekwondo et le football. En fait, quand j’étais jeune fille j’aimais bien courir. C’est en faisant des petites courses avec mes copines que je suis tombée amoureuse de l’athlétisme. C’est en 1988 que j’ai eu ma première licence.
J’ai participé au semi-marathon de Dakar et j’ai aussi été vice championne du Sénégal minime. _ En 1990, j’avais participé au marathon international de Dakar organisé par la fédération Sénégalaise d’athlétisme. Les samedis, je faisais les compétitions de natation et le dimanche je faisais soit de l’athlétisme soit du football. Ce n’était pas facile mais j’aimais beaucoup faire du sport car j’avais des prédispositions naturelles. Même à l’école j’y excelle. A la plage, je jouais au beach soccer avec les garçons. Mes parents me surnommaient « Garçon manqué ». Rire !!!
Ne nourrissez-vous pas de regrets dans votre carrière ?
Pas du tout ! Maintenant que je fais plus de compétition, je continue à m’entrainer trois fois par semaine en faisant du jogging sur 7 à 8 km. Je nage aussi. Les dimanches matin, je vais à la plage.
Avec le recule, quel regard jetez-vous sur la natation Sénégalaise ?
Maintenant, la natation a beaucoup évolué. A notre temps, nous n’avions pas certains avantages que les jeunes disposent aujourd’hui. Ils font des sorties à l’extérieur, ils participent à des championnats d’Afrique et le Sénégal reçoit aussi des joutes sous régionales ou continentales. Ce qui explique aussi leurs bonnes performances.
Quel nageur sénégalais vous a le plus marqué ces dernières décennies ?
Je dirai sans doute Malick Fall au regard de sa progression. Il est établi à l’extérieur et il bénéficie d’excellentes conditions d’entrainement. A l’Us Gorée où j’encadre les jeunes, je compte sur la petite catégorie pour produire des modèles de Malick Fall.