Oumou Sy, la styliste aux doigts d’argent

Le défile de mode organisé ce 15 janvier est l’occasion pour Oumou Sy de présenter les modèles de certains de ces élèves. Deux stylistes étrangers sont par ailleurs venus rehausser l’éclat déjà brillant de cette manifestation.

Publié le 3 février 2005   1 commentaire

Pour rappel, c’est dans les années 70-80 que cette grande dame de la mode eut l’idée de mettre sur pieds un atelier ou elle pourrait transmettre son savoir à d’autres (elle coupe et coud depuis l’âge de 5 ans).Apres douze années passés aux Beaux-Arts de Dakar, elle s’installait donc à son compte .Bien que non diplômée d’un école de Haute Couture, son talent sera malgré tout bientôt reconnu et le bouche à oreille aidant, elle voit les élèves, les clients et les commandes se bousculer aux portes des ateliers… C’est seulement en 1997 que l’Etat officialisera son institut et lui permettra de mettre une enseigne. « Metissacana », qui veut dire : le Métissage arrive ; est un local qui abrite trois ateliers. L’atelier Oumou Sy, l’atelier Leydi et l’atelier Macsy.

L’ATELIER LEYDI

C’est le premier atelier de formation sur les techniques traditionnelles et modernes du costume et de la parure en Afrique .C’est un village planétaire où se côtoient des élèves de toutes nationalités et de tous bords. Avec ou sans diplômes, on y est admis : « Chacun a droit à une chance dans la vie, car tout être humain a un potentiel qui ne demande qu’à être exploité .Même sans diplôme, on peut aller loin ; c’est pourquoi je donne une chance à tous ceux qui se présentent à ma porte ».Les inscriptions se font à tout moment de l’année académique et la formation dure 3 ans .Des échanges avec d’autres Ecoles permettent aux élèves de faire leurs stages ailleurs et aux ateliers d’accueillir des stagiaires. Ici, tous les matériaux sont utilisés : le tissu, la paille, des feuilles mortes, du papier et même des cuillères. Les stylistes créent au feeling, selon leur personnalité, leur culture et bien sur leur vision des choses…Oumou Sy peut être fière de ses élèves, car ces derniers lui ont ramené plusieurs prix de l’étranger : le prix public à Saint-Étienne, le prix Berbère à Abidjan, les Koras de rubis à Johannesburg et le prix public en Belgique.

L’ATELIER MACSY

Il est spécialisé dans la formation au métier de mannequin ; mais pour Oumou Sy :« Le mannequinât est bien plus que le simple fait d’être beau et savoir marcher ; c’est pourquoi, on apprend à nos élèves des notions de savoir vivre, avec des cours sur : la maintenance, la photo, comment se tenir, parler et présenter un produit ».L’école forme des jeunes filles, garçons et des enfants qui nous aident pour la présentation des costumes de mardi gras.

Le stylisme est une affaire de famille chez les Sy. Son fils Amadou Makhtar est déjà bien connu des podiums. Il a remporté le prix du meilleur défilé à Saint-Étienne et les Koras de rubis en Afrique du Sud. La « femme aux doigts d’argent » a aussi un grand cœur. Son atelier de confection de tenues de Mardi Gras emploie plusieurs personnes et les bénéfices de ces ventes vont à l’achat de médicaments pour des villages.

FLASH SUR LE DÉFILÉ

La salle de défilé du Metissacana est déjà bien pleine quand la présentation des modèles commence .Au programme, quatre stylistes sénégalais (Oumou Sy, Binta Cissé, Lamine Sall et le Prince de Gorée), une Camerounaise (Nanou Katy), une Marocaine (Amina) et une Française (Bérengère Castell).

C’est à un défilé plein de couleur et d’originalité que l’on assiste. Lamine Sall, le pulaar joue avec des calebasses et des gobelets dont ils décorent les vêtements. Binta, elle, semble être une adepte du raphia qu’elle utilise pour créer ses modèles. Nanou préfère des tissus à motifs africains pour ses tenues sublimes. Amina pour sa part nous présente l’art d’allier tenues marocaines et jeans. Bérengère, la peintre sur soie, présente des tenues au couleurs de l’arc-en-ciel.Oumou Sy quant à elle nous ravi avec ses chemises africaines et ses robes en lin.

Les ovations du public et les commandes passées après le défilé abondent, preuve s’il en était de la totale réussite de cette manifestation qui aura lieu tous les deuxième week-end du mois.

oumousy metissacana.sn


Voir en ligne : Le221, mensuel de culture et de sports au Sénégal

Eve-Frieda Bakenekhe

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Lire 1 commentaire

  • Sénégal

    bonsoir, moi c est marina et j aimerai devenir un manequin ; j espere que vous ne repondrer vite,merci.

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