Ablaye Mbaye : l’enfant de Fass a grandi...

Trois années loin de la scène musicale... l’enfant de Fass signe son retour avec un album dont le titre éponyme « Yaye maag na » n’a pas fini de conquérir le cœur des mélomanes Sénégalais... A 24 ans celui pour qui la cécité n’est pas une fatalité encore moins un frein débute ses humanités à l’Union Nationale des Aveugles du Sénégal de Thiès où il apprend la technique du braille.

Publié le 1er novembre 2005  

Il fredonne ses premières chansons alors qu’il n’a que 6 ans et c’est Demba Dia qui pour la première fois le fait monter sur scène. Youssou Ndour avait quant à lui repéré et mesuré tout le talent chez ce garçon qui s’était découvert une vocation et avait décidé d’abandonner l’école. Portrait d’un être sensible à l’oreille plus que musicale…

Ablaye Mbaye à 13 ans, en 1994 lorsque son mentor produit son premier album. Le succès est immédiat… L’année 95 confirme l’enfant prodige qui séduit une nouvelle fois le public Sénégalais avec « Sopey » comprenez… les Fans. Il était évident qu’il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. En 1998 il reprend du service en compagnie de musiciens du Lemzo Diamono et offre un enregistrement de haute facture dans lequel il rend hommage aux enfants « Xaleyi ». Une étape de qualité au même titre que l’album « Agnès » dans lequel il enregistre un duo avec Youssou Ndour.

Ablaye Mbaye s’envole ensuite pour l’hexagone et atterrit à Paris pour un long séjour qui durera près de 3 ans. Trois années durant lesquelles l’artiste fait des rencontres et collabore dans divers projets musicaux avec des artistes de renom : Passi ; Diziz la peste ; Antilop SA et Kerry James avec qui il fait un album dont les bénéfices serviront à la construction d’un institut islamique. Ablaye profite de cet exil parisien pour donner un nouveau ton à sa carrière en intégrant de nouvelles sonorités dans sa musique et enregistre sous le label de Wally Timera l’album « Yaye Maagna ». et confirme tout le potentiel décelé chez « boy Laye ».

La Petite histoire « Maag naa »

Aisance, assurance, maturité caractérisent cet album.

Complicité sans tomber dans l’excès et la cacophonie, extrême musicalité de l’ensemble comme si toutes ces années pendant lesquelles il à été « guidé » portaient leurs fruits et quels fruits !

J’ai vraiment voulu innover, dit l’artiste, aller à la recherche d’autres sonorités avec des artistes de renommée internationale dans une conjugaison naturelle de simplicité et de lumière. Ce chef doe’œuvre porte la marque d’éminents artistes dont :

 Jean-Philippe Rykiel : « Je l’ai connu avec Youssou ; nous nous sommes croisés à Paris à la Porte de Clignancourt Je lui ai demandé de taquiner son clavier qu’il a baptisé sai-sai et qu’il porte toujours avec lui ; c’est ainsi qu’est né le son que vous entendez dans l’intro de Yaye maag na ».

 Aadama Condé : « Il fait les sonorités mandingues, balafon etc… c’est Wally Timera mon producteur qui me l’a présenté. Il a travaillé pour certains ténors de la musique mandingue comme Bambino Sekouba ».

 Samba Laobé Ndiaye ex Missal aux arrangements : « Nous discutions au téléphone quand j’ai entendu en fond sonore une musique que je sentais bien et là je lui ai proposé que nous travaillions dessus ».

 Oumou Diop : « Elle était étudiante à Montpellier lorsque je l’ai croisé dans un café et fredonnait une chanson de Youssou Ndour. J’ai eu l’idée de la faire participer dans mon album en préparation pour assurer les chœurs. Elle semblait perplexe mais a fini par nous rejoindre à Paris pour l’enregistrement au studio ».

« Maag na », c’est le témoignage pathétique d’un fils qui rend hommage à sa chère maman , une affection sincère qui transpire dans sa voix ; c’est aussi par ricochet un hommage rendu à toutes les mamans. Avec ce 5e album Ablaye Mbaye pose un jalon essentiel dans la suite de sa carrière. La promotion de « Maag na » le retient encore à Dakar où le jeune chanteur compte mettre sur pied un orchestre avec lequel il jouera dans les boîtes de nuit et endroits de la place nous confie son manager et ami d’enfance Jacques Bâ. « Nous attendons la fin du ramadan pour entamer la promotion de l’album au niveau national et un CD est en préparation dans lequel nous mettrons d’autres titres et qui sera suivi de l’album international avec des titres inédits. »

Ablaye Mbaye nous répond :

Promotion de l’album au SENEGAL ?

Nous avons des projets dans nos cartons et nous attendons la fin du ramadan pour les mettre en œœuvre : je compte aider L’U.N.A.S même si c’est pas sur le plan financier mes conseils peuvent servir.

Il est prévu des soirées dans les endroits de la place mais aussi une tournée dans les régions.

Inspiration ?

Je m’inspire de tout : conversations, actualité...

Il m’arrive de trouver l’inspiration au détour d’une rue.

La musique mbalax ?

C’est vrai que le Sénégal bouillonne de talents mais je demande aux artistes qui font du mbalax de travailler davantage pour être en mesure de conquérir le marché international.

Relations avec Youssou Ndour… ?

Il reste mon aîné qui me prodigue des conseils précieux chaque fois que l’occasion de présente.

Piraterie ?

Une tare à combattre et pour cela il faut une mobilisation des artistes.

Place de la maman ?

Elle occupe une place centrale dans ma vie c’est mon soleil et je prie tout le temps pour mes parents qui ont toujours été présents. Aujourd’hui, j’ai la joie et le bonheur de vivre en pratiquant mon métier.

Projet mariage ?

J’y pense. La femme doit être intègre avoir du caractère.

Plus grand défaut ?

Je ne sais pas.

Plus grande qualité ?

Franchise dans mes relations avec les gens.

Plat préféré ?

Tout ce qui est à base d’huile de palme.

Ibrahima Thiombane _ Photos : Jacky Daniel Ly

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