Alioune Mbaye Nder : l’ambassadeur du Mbalax

Rien ne le prédisposait, lui qui voulait être danseur et jouer de la percussion, au succès qu’il connaît aujourd’hui. Retour sur le parcours d’un artiste de talent.

Publié le 1er juin 2005  

Quand Alioune Mbaye Nder dit « J’ai la musique dans la peau », on ne peut que le croire. Né dans une famille de griot   et d’un père tambour-major, il baigne ; toute son enfance dans cette ambiance musicale. Sa passion à cette époque est la danse et les percussions. En 1980, il arrive à Dakar et le premier groupe qu’il intègre, Lewarma, lui permet de faire ses preuves comme chanteur. Pendant deux ans, il se produit avec les uns et les autres et commence à se faire remarquer.

C’est alors que survient la rencontre, celle qui vous fait passer de simple chanteur amateur à artiste reconnu : Lamine Faye. À la suite de cette rencontre avec le monstre du mbalax, il rejoint le groupe Lemzo Diamono et la grande aventure commence. Pendant quatre ans, le groupe enchaîne concerts et tournées avec les albums Djom, Setsima et Yarouna. Mais Alioune commence à ressentir l’envie de découvrir de nouveaux horizons et de mieux exploiter son talent. En 1991, c’est la rupture.

Pendant quatre ans, il prend le temps de bien se préparer et nous revient avec son propre groupe Le Setsima, et un album, Adouna.

Pour cet artiste perfectionniste, la présence d’une trompette et d’un saxophone donne un plus à sa musique. Le Setsima Groupe est une grande famille au sein de laquelle la confiance et le respect sont de rigueur. En 1999, il sort Pansement avec le Camerounais Manu Dibango qui le propulse à la tête des hit-parades locaux et le fait rentrer dans la cour des grands. De ses passages aux quatre coins du monde, il rapporte toujours un peu de la culture locale, qu’il utilise pour un mbalax afro fusion. Son succès lui permet alors de travailler avec des artistes comme Matar Samb, Etienne Mbappe et Michael, le guitariste d’Alpha Blondy. Après 1999, ses albums ne sont plus distribués à l’étranger, ce qui ne l’empêche pas de continuer à sortir des produits tous les ans.

Alioune n’est pas seulement un bon chanteur, c’est aussi un homme de coeœur. En 2004, il propose un duo à celui qui l’a aidé à émerger, Lamine Faye, dans l’album Légende, pour lui dire merci et couper court aux suppositions sur son départ du groupe. C’est encore lui qui réunit 24 artistes à la mort de l’animatrice Eva Mbaye pour un ultime hommage.

Pour Alioune, le succès n’est pas encore total, car il aimerait travailler avec Jean-Jacques Goldman et Corneille (il a fait une chanson sur le génocide au Rwanda). Ses principales sources d’inspiration sont la vie de tous les jours et les maux qui minent la société.

Quand vous lui demandez pour quelle cause il serait prêt à s’investir, il vous répond « la musique », car pour lui c’est le moyen le plus efficace de se battre pour toutes les causes importantes et aider les journalistes dans la lutte pour la vérité.

Composition du groupe

  • Lead vocal : Alioune Mbaye Nder
  • Saxophone : Mor Sarr
  • Percussions : Lamine Touré et Talla Seck
  • Guitare basse : Papis Cissokho
  • Chœur : Mame Diouf
  • Guitare solo : Papis Diouf
  • Clavier : Moustapha Faye et Ibou Tall
  • Trompette : Ibou Konaté
  • Batterie : Babakar Kamara

Discographie

  • 1995 : Adouna
  • 1996 : Diapason live
  • 1997 : Leneen
  • 1998 : Aladji
  • 1999 : Pansement
  • 2001 : Live anniversaire
  • 2003 : Muchano
  • 2004 : Légende

Voir en ligne : Le221, mensuel de culture et de sports au Sénégal

Eva Frieda Bakenekhe

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