Le projet a vu le jour en 2012. Jusqu’alors, le terrain était couvert d’ordures et de détritus. Un groupe de résidents, principalement des femmes, s’est mis à la tâche de nettoyer le sol. Sans outil, tous les détritus ont été ramassés un par un à la main. Avec l’aide de la mairie qui a clôturé le terrain, le « jardin » de Dépôt est né.

Le terrain fut ensuite découpés en parcelles. Chaque famille participante jardine six à huit parcelles. Laitues, choux, aubergines, navets, menthe, arbres fruitiers, persil, manioc, bissap  , etc. On y trouve de tout ! Les femmes entretiennent leurs parcelles quotidiennement et les enfants gèrent l’arrosage. Toutes les récoltes sont soit destinées à la consommation familiale, soit revendues aux maraîchers.

Un potager qui sent bon la solidarité

Les familles ont mené ce projet ensemble et sont très solidaires. La confiance joue également son rôle puisque qu’aucune parcelle n’est clôturée et qu’aucun garde ne surveille le jardin. « Le terrain appartient à la ville et est entretenu par la communauté. Les détenteurs de parcelles s’organisent et se cotisent bimensuellement pour payer l’eau d’arrosage » explique l’ex-délégué de quartier.

Plus loin, une femme récoltant des branches de manioc raconte : « Au commencement, certains ont refusé de participer à l’assainissement du terrain, le travail étant trop sale pour eux. Mais aujourd’hui, ceux-là nous jalousent en constatant le beau résultat. Eux aussi aimeraient leurs parcelles... Pas question ! »

Ce projet en a effectivement inspiré d’autres. On voit des potagers collectifs pousser çà et là dans la ville.

Le « jardin », en plus d’être rentable, est un véritable havre de paix et de fraîcheur. Les habitants viennent y respirer le bon air issu de l’accomplissement de leurs efforts.