Un corridor stratégique
Le tracé de cette autoroute débute à l’extension de la Voie de Dégagement Nord (VDN), au niveau du Lac Rose, et s’étend jusqu’à la Route Nationale 2 (RN2), à hauteur du village de Mbambara, à Saint-Louis. Ce corridor traversera huit départements et reliera plusieurs pôles économiques clés, notamment Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis, qui occupent une place centrale dans la Vision 2050 du Sénégal.
Les travaux sont segmentés en cinq lots, répartis sur l’ensemble du linéaire. La première section, dépendant de Dakar à Mékhé, couvre une distance de 80 km, suivie d’un tronçon de 50 km jusqu’à Guéoul. De là, la route se poursuit sur 17 km jusqu’à Louga, puis s’étend sur 41 km vers Saint-Louis Sud, avant d’atteindre Saint-Louis Nord après un dernier segment de 12 km.
Le calendrier prévoit un déploiement en deux phases distinctes. La première, couvrant une distance de 114 km, s’étendra de Tivaouane Peulh à Lompoul, tandis que la seconde, longue de 81 km, reliera Lompoul à Saint-Louis.
| Trajet | Distance (km) |
|---|---|
| Dakar - Mékhé | (80 km) |
| Mékhé - Guéoul | (50 km) |
| Guéoul - Louga | (17 km) |
| Louga - Saint-Louis Sud | (41 km) |
| Saint-Louis Sud - Saint-Louis Nord | (12 km) |
Un financement multisource
Le projet bénéficie du soutien financier de plusieurs institutions, dont la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Africaine de Développement (BAD), le Fonds Saoudien de Développement et le Fonds de l’OPEP pour le développement international (OFID). Cette diversité de partenaires témoigne de l’importance stratégique de cette infrastructure pour le pays et la sous-région.
D’autres institutions, telles que la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) et la Société Générale, apportent également leur concours financier.
Le total du projet s’élève à 782 millions USD, auquel s’ajoutent des coûts de 30 milliards FCFA dédiés aux indemnisations des populations affectées par la prise de l’autoroute.
Un aménagement moderne et sécurisé
Au-delà de son rôle de facilitateur de mobilité, cette autoroute sera dotée d’infrastructures modernes visant à améliorer le confort et la sécurité des usagers. Plusieurs passages inférieurs et supérieurs seront construits pour fluidifier la circulation et réduire les points de congestion. Huit échanges stratégiques aux points névralgiques du tracé, notamment à Kayar, Notto Gouye Diama, Tivaouane, Mekhe, Louga, Gandon et à Saint-Louis.
Des passerelles seront installées pour les piétons et les véhicules non motorisés, garantissant ainsi un accès sécurisé aux populations locales. Des gares de péage équipées de systèmes de paiement modernes seront mises en place, tout comme des aires de service destinées aux voyageurs. Un système de vidéosurveillance sera également déployé pour assurer un contrôle en temps réel du trafic et prévenir d’éventuels incidents.
Un levier pour le développement du nord
L’un des objectifs majeurs de cette autoroute est d’intégrer pleinement le nord du Sénégal dans la dynamique de croissance nationale. Cette autoroute jouera un rôle clé dans le développement économique et désenclavant les localités traversées. En outre, la ville de Saint-Louis est devenue un atout pour l’exploitation des ressources naturelles.
Au-delà des considérations économiques, ce projet représente une avancée majeure pour le tourisme dans la région de Saint-Louis, l’une des destinations phares du pays. En particulier le temps de trajet depuis Dakar, il favorisera l’essor du secteur et attirera davantage de visiteurs vers cette ville au riche patrimoine historique et culturel.
Reste à savoir qui exploitera cette autoroute et à quel prix. Une tarification trop élevée pourrait limiter son accès aux transporteurs et aux populations locales, notamment son impact économique.
