Birane Dieye : des parquets aux machines à coudre

De basketteur à couturier, le parcours de Birane Dieye est tout sauf commun. Affable et pacifiste, rencontre avec un artiste tailleur qui bien avant les tissus et les machines à coudre dans lesquels il baigne aujourd’hui, fut le premier à introduire les taxis motos ou Jakartas dans son village natal : Popenguine.

Publié le 14 août 2017  

Pouvez-vous revenir sur votre carrière en tant que basketteur ?

Jai appris le basket à Casa sport basket club. Jai joué ensuite au stade de Mbour club, puis à Mbop basket club qui m’a marqué le plus. Ensuite j’ai fait des tests en Tunisie, et par la suite au Gabon à l’Atomique club, et suis encore retourné a Mbop pour un an. Malheureusement je suis tombé malade et j’ai arrêté. Jai repris à Douane club pour un an et j’ai arrêté définitivement car j’avais perdu du poids et du physique.

Maintenant vous êtes créateur. Expliquez-nous comment vous en êtes venu à ce métier ?
La couture a toujours été mon métier et la créativité a toujours été en moi car je suis animé par l’art de créer. Aujourd’hui je suis installé à Popenguine, mon village natal.

robe du styliste Birane Dieye Sénégal

Vos clients sont-ils plutôt des nationaux ou des étrangers ?

Pour la couture, j’ai à la fois des clients nationaux et étrangers. Je couds pour les hommes, les femmes et les enfants.

Organisez vous ou avez-vous déjà organisé des défilés ?

Non je n’ai pas encore organisé de défilé mais j’ai participé à des défilés avec des mannequins qui portaient mes créations.

ensemble enfant du styliste Birane Dieye Sénégal

Initiateur des Taxis Moto Jakarta

Vous êtes à l’origine des taxis Jakarta n’est ce pas ?

Oui suis à l’ origine des taxis Jakarta à Popengunie.

Racontez-nous cette aventure

En 2012, alors que je me rendais à Sindia avec un Jakarta qu’on m’avait prêté, j’ai croisé une vieille dame qui attendait à un arrête. J’ai pensé à tous ceux qui comme elle, doivent attendre ainsi des heures durant pour voir une voiture pour se déplacer. C’est ainsi que m’est venu l’idée d’introduire des motos taxi pour faciliter les déplacements aux gens de mon village.

modèles du styliste Birane Dieye Sénégal

Quelles ont été les réactions des habitants de Popenguine ?

Les gens se moquaient de moi et certains me disaient que ca n’irait jamais.

Comment avez-vous fait pour vaincre leurs appréhensions ?

J’ai juste cru en moi en déposant des clients gratuitement sans qu’ils me payent, pour gagner leur confiance et ça a marché jusqu’à devenir un boulot pour certains.

Conduisez-vous toujours une moto Jakarta ?

Maintenant je conduis rarement car suis retourné à mon métier [couturier Ndlr].

Aujourd’hui Popengine compte beaucoup de jakartas. Que ressentez vous lorsque vous voyez cela ? De la fierté ?
Oui y a maintenant beaucoup de jakartas à Popenguine. Et c’est une grande fierté pour moi, car des gens gagnent leur pain avec ce métier.

modèles hommes du styliste Birane Dieye Sénégal

Qu’avez-vous envie de dire aux jeunes qui se découragent lorsque la voie qu’ils ont choisie ne leur réussit pas, vous l’ancien basketteur reconverti en artisan ?
Je leur conseille de croire en eux, de ne jamais perdre espoir et d’être toujours patient car rien n’est facile dans la vie.

Enfin, êtes-vous un homme heureux ?

Je suis bienheureux car je suis Baye Fall.

Irène Idrisse

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