Les événements de Thiaroye 44 constituent l’épisode le plus douloureux de cette paisible petite ville du Sénégal située dans la banlieue de Dakar, entre Pikine et Rufisque.
En novembre 1944, au moment où la fin de la Deuxième Guerre mondiale se dessinait, plus de 1 600 soldats africains originaires de différents pays de l’Afrique occidentale française, communément appelés tirailleurs sénégalais, sont débarqués au Camp Thiaroye. Aucun d’entre eux ne pouvait imaginer subir le sort qui leur a été réservé, de retour au bercail, après avoir combattu lors de l’offensive allemande de mai-juin 1940 et fait prisonniers des Allemands en France.
Rapidement démobilisés, sans le règlement de leurs indemnités et pensions, ces tirailleurs sénégalais se sont retrouvés sur ces lieux après plusieurs promesses non tenues sur le paiement de leur dû. Ils organisent alors une manifestation au cours de laquelle le général Dagnan est chahuté. Touché dans son orgueil, il décide en accord avec son supérieur, le général de Boisboissel, de faire une démonstration de force et envoie des gendarmes, renforcés de détachements de soldats indigènes issus des 1er et 7e régiment de tirailleurs sénégalais et du 6e régiment d’artillerie coloniale et de quelques blindés.
Un massacre
La suite des événements se passe de commentaires. Après deux heures et demie de discussions, l’ordre d’ouvrir le feu est donné et ce fut un massacre vraisemblablement prémédité. Des centaines de tirailleurs sénégalais périrent, autant de blessés graves et de blessés légers.
Immédiatement, trois cent ex-tirailleurs sont extraits du camp pour être envoyés à Bamako. Trente-quatre survivants, considérés comme meneurs, sont condamnés à des peines de un à dix ans de prison. Ils subissent une amende de 100 francs de l’époque et perdent leurs droits à l’indemnité de démobilisation. En août 1947, ils ont été amnistés par la loi du 16 août 1947 avec remise de peine pour ceux qui étaient encore en prison, mais sans recouvrer leurs droits à leur retraite militaire.
Sur les dossiers individuels des victimes est estampillé : « N’a pas droit à la mention « mort pour la France » ».

Tardive reconnaissance française
Le 1er décembre 2014, le président français François Hollande procède à la remise symbolique des archives de Thiaroye 44 à son homologue sénégalais Macky Sall en déclarant : « Je voulais réparer une injustice et saluer la mémoire d’hommes qui portaient l’uniforme français et sur lesquels, les Français avaient retourné leurs fusils, car c’est ce qui s’est produit ». Il évoque un bilan d’au moins 70 morts avec 35 morts sur place.
Dans une lettre adressée au président du Sénégal jeudi 28 novembre, Emmanuel Macron affirme que « la France se doit de reconnaître » qu’il y a eu un « massacre » dans le camp militaire de Thiaroye le 1ᵉʳ décembre 1944. Le mot est utilisé pour la première fois dans un courrier officiel.
Le président Bassirou Diomaye Faye commémorera ce douloureux événement le 1er décembre 2024.
Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal
Un mensonge d’État par Armelle Mabon
La description de ces événements, présentés depuis cette époque par la France comme une réaction à une mutinerie armée, reposent sur « un mensonge d’État depuis plus de soixante-dix ans », selon l’historienne Armelle Mabon, maître de conférences à l’université Bretagne-Sud, à Lorient (Morbihan).
Les révélations de l’historienne font suite à ses investigations entamées en 1996. En fouillant dans les archives officielles, en confrontant les témoignages et autres récits. Confrontée à des « militaires historiens falsifateurs », elle est cependant parvenue à éclaircir les circonstances de cet épouvantable massacre prémédité. Elle a la certitude que le chiffre officiel de 35 morts n’est pas exact, mais que les pertes réelles sont entre 300 et 400 tirailleurs.
Armelle Mabon conclu : « le ministère français de la Défense fait obstruction à la manifestation de la vérité. Le Sénégal doit exhumer les morts et leur donner une sépulture digne. »
Camp Thiaroye selon Sembène Ousmane
Camp Thiaroye, c’est aussi le titre du film de Sembène Ousmane. Des images fortes, un discours poignant, des dialogues en français bon banania qui peuvent paraître drôles. Mais Camp Thiaroye, c’est surtout un film d’horreur qui rappelle des faits d’une extrême cruauté.
L’histoire est organisée autour de la figure du sergent-chef Diatta. Sénégalais cultivé et élégant, parlant diola, wolof, français et anglais, amateur de musique classique et de littérature, marié à une Française et fier de son « africanité », il représente les contradictions du système colonial. Il s’oppose au capitaine Labrousse, officier d’active des troupes coloniales, et est soutenu par le capitaine Raymond, qui rentre en France avec de nouveaux engagés à la fin du film.
Camp Thiaroye, pourtant prix spécial du jury à la Mostra de Venise en 1988 et prix Unicef, fut censuré pendant dix ans en France (sortie discrète à Paris le 7 janvier 1998) et pendant 3 ans au Sénégal, semble n’avoir jamais été diffusé par la télévision française et paru en DVD seulement en 2005.
14 mars à 09:04, par Samy Ramiandrisoa
Bonjour, j’ai des photos ; il me semble être une sépulture liées à l’insurrection en 1947 Madagascar. Dans ce village on parle beaucoup d’un fusillade entre la Résistance et des militaires Sénégalais. Ma question : la disposition des pierres ont-elles une signification au Sénégal ? (Comment joindre en copie les photos)
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29 novembre 2024 à 13:15, par Khadija
Enfin une once de vérité. Nous avons toujours décrier les mensonges de l’état français qui avait du mal à reconnaître ce massacre. Mieux vaut tard que jamais. C’est un pas vers la vérité. C’est quoi la suite ???
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23 janvier 2022 à 16:51, par Alioune MBAYE
Bonjour ! Je suis le petit fils de Ibrahima NIANG tirailleurs sénégalais qui été en guerre 1939-1945 mais il avait retourné au Sénégal après ses missions en guerres.Actuellement il est décès mais sa femme est bien vivante .Depuis qu’il est revenu en guerre en n’étant au service militaire il n’a pas jamais perçu de salaire ni indemnités . Sa famille n’avais pas la possibilité pour pouvoir régler ce problème . Je voudrais savoir est ce qu’il est possible pour sa femme puisse touché ses indemnités qu’elle presque tous ses papiers
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14 mai 2019 à 23:02
Non s est le manque de réflexion on n est pas des animaux. Rip a tout les tirailleurs
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9 décembre 2018 à 15:29, par QUINTARD Thierry
J’ai honte pour la France de ce massacre injustifié , ces stupides officiers auraient du être jugés .Je suis Maire d’une petite commune , chaque 11 novembre ou 8 mai je salue le courage des jeunes Sénégalais et Africains qui ont combattu pour nous . Amicalement
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7 janvier 2018 à 23:12, par sana camara
Ces lhistoir au paravant mai pas aujourd huit
4 février 2018 à 02:57, par bara sylla
je veux trouve mon grand per le tirailleur senegalai il s’appel samba dieng
22 mai 2018 à 00:30, par Pape
Quel ete le paiement soldats
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29 novembre 2017 à 09:47, par Xtian
Bonsoir
Vendredi à 15H00 dans un lycée de France on parlera du massacre de Thiaré, de son histoire, de sa mémoire et ce dans le cadre du programme de Terminales. Les vivants ne sont pas coupables de ce qu’ont fait les morts mais ils doivent se souvenir.
Un enseignant
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26 octobre 2017 à 21:37, par zaff
bonjour... je trouve vraiment desolant la reaction francaise apres les avoir aide nos encetres méritaient plus mais pas une charte aussi humiliante que celle ci
22 mars 2018 à 01:34, par matar ndiaye
c sa la vie ils nous ont tue comme des mouches
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14 mars 2017 à 21:25, par touty
triste mais vrai......que la terre leur soit tres legere,que dieu les recompense...(d’apres mon grand pere a LG son papa fut un tirailleur) merci encore pour vos infos, elles me touchent mais me font me sentir bien et fierrrr
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14 février 2017 à 16:59
je ne sais pas porquoi les blanc nous aime pas
3 avril 2019 à 13:19, par siloxx
les blanc ne nous aimes pas pourquoi il se batte pour rien il tue les gens il rentre fierr en pensants que dieu les filicite
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