Sous le prétexte de préserver les hommes de morsures de chiens errants qui pourraient avoir contracté la rage, les autorités initient périodiquement des campagnes d’abattage de chiens errants. Des opérations demandées par les services de l’élevage, les mairies et exécutées par le service d’hygiène.
Ces opérations donnent souvent lieu à une traque sans merci contre tout chien qui se trouve sur leur chemin, enragé ou pas. Avec des dommages collatéraux insoupçonnés.
Des campagnes qui ne règlent pas le problème des chiens errants
Si le prétexte pris de ces campagnes est la sécurité des populations et lutte contre la rage, l’abattage n’est pas la solution. Au niveau de la Ligue pour la protection des animaux (LPA), on pense autrement : « L’abattage systématique ne règle en rien le problème de la présence des chiens errants. Vous en tuez dix aujourd’hui, dans quatre mois, vous retrouverez vingt autres aux mêmes endroits. L’idéal, et nous l’avons proposé aux services d’hygiène, ce serait de faire de la prévention en vaccinant les chiens errants et en les stérilisant. Ceci permet de limiter la multiplication des animaux dans les rues et donc le risque pour les humains ». Des recommandations que les autorités n’ont pas prises en compte. « D’ailleurs, il nous avait été promis de nous tenir au courant du calendrier des campagnes d’abattage, ajoute une responsable de la LPA. Malheureusement, ils ne l’ont pas fait et nous ne faisons que constater les faits sur le terrain. »
Pourtant, il existe un stock important de vaccins contre la rage, qui restent dans des tiroirs et ne sont pas utilisés. Des campagnes de vaccination des chiens, au lieu de campagnes d’abattages, ce serait l’idéal. Malheureusement, les chiens, surtout errants, sont considérés à tort comme de prédateurs pour les populations, et donc il faut les éliminer. Chaque année, ce sont des milliers de chiens qui sont abattus sur toute l’étendue du territoire.
Mais la méthode utilisée par le service d’hygiène – jeter des boulettes de viande empoisonnées – est risquée pour les autres chiens. « J’ai perdu deux chiens à cause de l’inconscience des personnes chargées de l’abattage. Mes deux chiens, sortis pour leur promenade quotidienne, en ont mangé. Résultat, deux chiens, vaccinés, et domestiqués, ont perdu la vie » témoigne un propriétaire malheureux. Un autre danger qui existe bel et bien, c’est de voir un humain être victime de ces boulettes. Un enfant de la rue qui a faim, un déséquilibré mental qui mange tout ce qu’il ramasse, le risque existe.
La LPA et des associations s’engagent
Voir : https://www.facebook.com/groups/333528910017903/
https://www.facebook.com/AnimalRescueLeagueDakar/
Un chien errant n’est pas un danger systématique pour la population. Pour l’Association Canine Sénégal, les chiens errants peuvent vivre en société. Un membre, propriétaire d’une meute de Laobés dit : « Le chien n’est pas un prédateur. Et le seul tort des chiens errants c’est de n’avoir pas de foyer. C’est rare de voir une meute attaquer sans avoir été provoquée, pourtant tous les jours ces chiens reçoivent des jets de pierres de passants. Chez moi, j’ai une meute de Laobés dressée et qui excelle dans la chasse aujourd’hui. » Pour éviter qu’ils ne soient tués, des bénévoles s’engagent tous les jours pour sortir ces chiens de la rue.
Au niveau de la LPA, le combat est difficile et les appels à l’aide sans fin. Ils nous avouent « Chaque fois que nous avons un chien signalé, nous faisons le maximum pour le sortir de la rue. Nos le vaccinons, ensuite nous le stérilisons ou le castrons, avant de lui chercher une famille d’accueil. Mais tout ceci à un coût. Après le service d’hygiène, nous pensons nous tourner vers le ministère de l’Élevage pour leur proposer notre aide. Si nous avions un local, une subvention pour les soigner et les nourrir le temps de les faire adopter, ce serait le moyen le plus efficace pour éradiquer définitivement ce problème de rage et de chiens errants. »
Une solution où tout le monde sera gagnant.
2 août 2018 à 19:16, par Riamma
ATTENTION ! Qui dit chien errant dit chien affamé donc prêt à s’attaquer aux humains pour survivre. Donc, le danger n’est pas que sanitaire. Certes, les éliminer (surtout avec la méthode des boulettes de viande empoisonnées) n’est pas la bonne solution d’autant plus qu’elle comporte des risques mais il faut tout de même trouver une solution pour éradiquer ce problème.
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27 juillet 2018 à 10:45, par Alassane
pour ma part, voulant chasser une meute de chez moi, j’ai eu la surprise (et la peur) de les voir se retourner contre moi tous crocs dehors. Alors je suis pour ces abattages plutôt que de voir ces malheureux chiens squelettiques et bourrés de vermines courir dans les rues et sur les plages
3 août 2018 à 17:12, par Adnane
Quand il n’y aura plus de chien errants il y aura des rats pck eux ne mangent pas les boulettes de viandes, mais les chiens souvent chasse les rats. A Dakar il y a de plus en plus de rats pck Dakar est sale
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20 juillet 2018 à 11:47, par Sophie
Mais quelle honte et quelle horreur !! Il faut vraiment ne pas avoir de cœur pour faire cela comment pouvons nous tuer des chiens sous prétexte qu’ils n’ont pas de toit !! Que ce soit chien chat ou peu importe , ces bêtes ne méritent pas d’être tuées.
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18 juillet 2018 à 12:10, par Brun
Les autorités ne veulent pas d’associations de protection animale dans leur pays ? Peut on savoir pourquoi ? Béatrice BRUN résidente Saly Niakh Niakhal
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