Cette présentation est organisée dans le cadre de Citéologies, une réflexion sur l’espace urbain africain contemporain à travers le prisme des politiques architecturales et urbanistiques en collaboration avec l’architecte Carole Diop. Citéologies est un volet du programme de débats publics hebdomadaires les vendredis à Raw Material Company.
En repensant l’architecture et l’urbanisme sous l’angle de l’art, en établissant les représentations culturelles et la création artistique dans le contexte de la ville, on oriente la réflexion sur les rapports entre arts, culture et ville. La pratique artistique entre dans la constitution de la ville, elle est partie intégrante de l’environnement urbain.
La représentation des villes africaines par les artistes - qu’ils soient écrivains, cinéastes, photographes, peintres, etc. - montre la ville d’une manière insoupçonnée : une ville artistique comme Médina, musicale ou littéraire comme Ouakam, religieuse comme Touba. Toutefois, les expressions artistiques et culturelles sont peu explorées, voire inexplorées, dans la considération de la ville.
Cette édition de Citéologies veut donc interroger le regard que portent les artistes sur leur environnement. Nous avons donc invité Ndoye Douts, artiste plasticien, à partager la vision qu’il a de son quartier la Médina à travers son film d’animation Train train Médina. Il y évoque avec poésie le chaos de la ville, un dédale de ruelles désordonnées, où circulent des véhicules improbables.
Du linge sèche sur les fils, des antennes de télévision griffent le ciel, des téléphones lancent des appels sans réponse. Les habitations s’enchevêtrent, amas des débris du monde et de ses misères, cartons, tôles ondulées, parpaings mal équarris, cases en torchis, rien ne manque pour illustrer l’ingéniosité de l’homme de nos cités sans âmes.