La longue file de voitures qui stationnent au niveau du pont des Maristes en attendant de pouvoir accéder au centre de contrôle des véhicules est tout simplement hallucinant. Une attente qui crée des embouteillages monstres en ce lieu très fréquenté. Chaque jour, c’est un spectacle désolant de chauffeurs endormis dans leurs voitures qui s’offre aux passants. Pourtant il y a cinq ans, lorsque le contrôle technique du parc automobile du Sénégal a été confié au Bureau Veritas (leader mondial de l’inspection et du contrôle technique), les automobilistes avaient le sourire aux lèvres à l’idée d’avoir affaire à des professionnels reconnus.
Aujourd’hui, c’est la désillusion totale. Passer la visite technique est devenu un vrai parcours du combattant, pendant que les patrouilles de police ne laissent passer aucune excuse. Pour certains automobilistes, il faut se lever aux aurores, sinon passer la nuit dans la file pour espérer recevoir le sésame qui vous évitera une contravention. Pourtant, la visite dure moins de 30 minutes grâce à une technologie ultra moderne. Alors où la machine s’est-elle grippée ?
Le certificat d’aptitude technique, plus connu sous le nom de visite technique, détermine la fonctionnalité et l’état d’un véhicule. Il s’obtient à la suite d’une visite annuelle effectuée à la division régionale des Transports terrestres de Dakar.
Les freins, la direction et l’éclairage. Si ces trois organes sont en bon état, le véhicule est considéré comme apte. Par contre, si un dysfonctionnement est détecté, une liste des éléments à réviser est remise au conducteur qui dispose d’un délai d’au maximum un mois pour réparer les éléments en question et repasser une contre-visite. Après contrôle, le conducteur obtient son certificat et peut repartir tranquillement.
Officiellement, voilà ce qui permet de circuler la conscience tranquille. Alors que font tous ces cercueils roulants sur la route ? Des camions, cars rapides ou véhicules particuliers dont on se rend bien compte qu’ils n’ont pas de frein, pas de feux de signalisation, des pneus inadéquats, pour ne citer que ce qui se voit à l’œil nu. Des carcasses, bonnes pour la casse, qui roulent sans être inquiétées à toute heure de la journée, sous les yeux de ceux qui sont sensés les mettre hors circulation.
Ce problème est hélas récurent. E le débat n’est soulevé que lorsqu’un grave accident survient et qu’il y a mort d’hommes.
2 juin 2017 à 08:36, par GRATZL Serge
Oui vous mettez en avant un vrai problème mais malheureusement il me paraît difficile à résoudre dans l’immédiat.....Si l’application de la loi après un contrôle technique était effective, combien de véhicules serait-ils immobilisés ? Sans doute les 3/4 du parc automobile Sénégalais ....Bien sur tester la fiabilité d’un véhicule est essentiel pour la sécurité de tous mais le problème N°1 au Sénégal est d’ordre économique. Le raisonnable voudrait que l’on applique les même contrôles qu’en Europe mais dans ce cas il faut être prêt à priver une grande partie des Sénégalais de leur véhicule . Pas aussi simple......
Répondre
1er juin 2017 à 18:36, par Bertil
C’est clairement « un business », chère Eva ! La preuve :
Le moyen de passer plus rapidement, c’est de prendre rendez-vous (quelques semaines à l’avance) en appelant le numéro surtaxé suivant : 88 628 10 10. Je l’ai fait personnellement le mois dernier, rendez-vous pris à 8h06 (admirez la précision !). Le centre ouvrant ses portes à 7h, arrivant à 7h45, même avec un peu de lenteur je prévoyais de sortir vers 9h... Dedette ! à l’heure H c’est à dire 8h06, j’étais encore à 100m des installations techniques dans les files réservées au rendez-vous, et c’est seulement à 9h15 que ma voiture est entrée, et il m’a fallu attendre jusque passé 10h pour récupérer clés et papiers. On se pose alors la question suivante : comment se fait-il qu’en une heure de travail depuis l’ouverture il y ait plus d’une heure de retard et une queue immense devant les installations sur rendez-vous ? La seule possibilité me parait être que des véhicules se faufilent hors liste de rendez-vous, à la sénégalaise comme on dit ! Dans ce cas, quelle est l’utilité réelle d’une telle liste, et d’un tel numéro d’appel ? Question subsidiaire : combien cela rapporte t-il ?
Pour ce qui est des « épaves » qui réussissent le contrôle technique, il suffit de louer le temps du contrôle les éléments qui posent problème : démontage, montage puis démontage et remontage, et le tour est joué ! Les loueurs de pièces ont de beaux jours devant eux...
Répondre
1er juin 2017 à 17:30, par G.Fernand Boivin
Madame vous dites La vérité il faudrait en plus signaler l’indiscipline des Sénégalais sur la route et le laxisme de la gendarmerie avec leur contrôle !
Quel contrôle ? J’ai moi même été intercepté à 4 reprise dans l’avant midi ,ma voiture neuve de location d’une grande compagnie de location Sénégalaise, conduite par un Canadien en voyage touristique ! Peut-on être un peu pratique, et intercepter plus tôt les voitures bonnes pour la casse qui sont un vrai danger public souvent conduite par des individus qui n’ont pas de permis Et d’assurance, une petite corruption de quelques milliers de CFA corrige le tout !!
Répondre
1er juin 2017 à 17:08, par gilbert ramos
Votre article est très pertinent !
Pourtant, des solutions non seulement pour soulager les usagers existent.
Je me bats depuis plusieurs années pour l’amélioration du service de contrôle technique des véhicules, en proposant aux autorités compétentes la construction, l’équipement et la gestion d’au moins 2 ou 3 autres centres de contrôle à Dakar, en régime PPP avec le financement et l’expertise de la holding portugaise CONTROLGOLD SGPS, sans résultat.
Il parait qu’il existe 1 monopole (!!!) de la société Veritas, qui bloque toute initiative dans le secteur.
Quoi faire ???
22 décembre 2017 à 13:29, par Diop Abdou
Je confirme mr Gilbert Ramos. Et veritas ne vaque plus qu’à ces intérêts. Aujourd’hui l’aspect sécurité routière ou même social l’importe peut. Du coup les sénégalais souffre, les agents contrôleurs aussi. Car moi-même j’ai été agent contrôleur au CCTVA pendant plus de 10 mois comme simple stagiaire et jusqu’à présent des stagiaires sont laba des années de suite et pourtant il sparticipent totalement à la production. En tant que stagiaire contrôleur je travaillais seul sur plus de 40 véhicules par jour avec comme rémunération le salaire de base d’un contrôleur 91000Fcfa.
Répondre