Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Arona Gaye, plus connu sous le nom de Ras Narone. Ras qui est un diminutif de rasta et Narone qui est mon nom en verlan, ce qui se réfère aux neurones... Je suis un artiste musicien, acteur culturel et producteur d’émission télé et radio.
Les différents événementiels dont vous êtes à l’origine ?
J’ai eu à organiser des activités qui touchent directement le domaine musical, tels que des concours de rap, de slam, et de poésie. Également, j’ai travaillé avec des associations sur l’assainissement de certaines zones de Dakar touchées par la pollution causée par les déchets plastiques. Je suis l’initiateur du concept de Sound-System Reggae en banlieue dakaroise, plus précisément à Pikine.
J’ai organisé au Sénégal, ou participé à l’organisation de nombreux événements musicaux et sportifs durant les années passées, trop nombreux pour que je les énumère ici.
Plus récemment, j’ai initié l’événement Olympic Fusion Dream avec la participation d’invités de marque, tels que Gorgui Sy Dieng, basketteur sénégalais évoluant à la NBA et président de la Fondation Gorgui Dieng, ou El Hadji Ousseynou Diouf, double ballon d’Or Africain. A l’occasion, nous avons distribué des lots de matériels sportifs et des dons en denrées alimentaires pour les enfants touchés par la malnutrition, à hauteur de 02 tonnes (riz).
Et la démarche Help School ? Depuis quand existe-t-elle, pouvons nous avoir un aperçu de ses actions concrètes ?
Cette année, j’ai également mis en place un programme qui réunit les meilleures élèves de chaque classe des écoles de la commune de Pikine, et qui les récompense pour l’excellence de leurs résultats scolaires, malgré les conditions désastreuses causées par les inondations et les intempéries qui les ont maintenus dans une situation plus que précaire, et même sans domicile. J’ai réussi par ce biais à leur obtenir du matériel scolaire et didactique.
Votre parcours ?
Entre 1999 et 2000, j’ai été pris comme animateur d’émission reggae par la première station de radio communautaire installée en banlieue, et mon émission s’appelait alors « Oxy-Reggae ». J’y suis resté jusqu’en 2010 !
Entre-temps, j’ai créé le premier groupe de rap-reggae-dance-hall en banlieue Dakaroise, appelé African Akhlou Bi. Avec ce groupe, j’ai sorti en 2005 mon premier album, DemWarria, qui signifie « Aller aux champs », produit par le label sénégalo-américain SIGA Record , basé aux états-unis.
A partir de 2010, j’ai rejoint le groupe Futurs Médias en tant que présentateur télé d’une émission appelé « Integral Sound-System », dans laquelle j’ai accueilli de nombreux artistes internationaux et locaux, et proposé à mon audience des sessions live music. Très sollicité par le public, on m’a proposé depuis 2013 d’animer une version radiophonique de mon émission télé, qui sévit sur les ondes jusqu’ à ce jour.
Vous êtes également artiste. Est-ce cela qui marque la différence entre vous et les autres animateurs ?
Je suppose que ma vocation d’artiste m’apporte une sensibilité musicale accrue, et me permet certainement de distinguer la qualité à travers les diverses productions qui parviennent jusqu’ à moi.
Elle me permet également une compréhension plus juste des besoins artistiques, et aussi de ce qui peut inspirer un artiste, ou le freiner dans son art, ce qui m’apporte peut-être plus de pertinence dans mon approche.
Dakar Reggae Festival, l’une des têtes d’affiche la plus attendue : Jah Cure
Parlons du Dakar Reggae Festival. Que symbolise le reggae pour vous ?
Le reggae est avant tout une musique fédératrice de Paix, d’Unité, avec en elle, un potentiel certain d’ouverture et de tolérance : principes devenus indispensables et vitaux dans le monde d’aujourd’hui. Le reggae se fonde sur des valeurs hautement Spirituelles et porte en lui le germe d’une volonté réelle de justice sociale. Ce sont tous ces aspects - en plus d’une dimension de divertissement et de décontraction inégalable - qui font du reggae ma musique de prédilection.
Dakar reggae festival réunit des pointures telles que Jah Cure, Dread Maxims etc. La logistique d’un tel évènement nécessite un budget conséquent. Quels sont vos partenaires de projet ? Les personnes qui ont permis que ce projet aboutisse ?
Les partenaires à avoir répondu présents sont nombreux. Aussi bien dans le domaine privé que public, à Dakar comme à Ziguinchor. Nous sommes en train de boucler les derniers accords et partenariats, et communiquerons à ce sujet en temps voulu.
« …le Dakar Reggae Festival ne se limitera pas uniquement à des performances musicales »
La Casamance joue quel rôle dans ce festival ?
La musique reggea est très présente en Casamance et nous avons tenu à rendre hommage à un grand monsieur. Nous avons rencontré la femme de feu Jules François Bocandé, [international de foot sénégalais puis entraineur de l’équipe nationale sénégalaise mort en 2012 à Metz Ndlr] auquel nous rendrons hommage lors d’un match de gala. Parce que le Dakar Reggae Festival ne se limitera pas uniquement à des performances musicales, mais comprendra aussi une dimension sportive et sociale. Une visite au village Médina Mankang est prévue pour effectuer la réfection de plusieurs classes, et éventuellement rencontrer les élèves de l’école Jules Bocandé.
Pourquoi avoir choisi d’associer la Casamance à ce festival plutôt qu’une autre région ?
C’est une très bonne question. Pourquoi j’ai choisi la Casamance ? D’abord le Dakar Reggae Festival représente une coopération Nord-Sud. Et parmi les quatorze régions du Sénégal, il n’y a que la Casamance qui attire autant de touristes, et malgré qu’elle soit affectée par le conflit casaçais, la volonté populaire et gouvernementale d’une Paix durable est bien réelle. Sur ce je collabore avec Bernus Malou* qui est un ambassadeur de la paix en Casamance et qui est d’ailleurs natif de cette région et avec Bobo Barry** qui est mon relais. Il est de notre devoir de promouvoir cette magnifique région et d’attirer un maximum de visiteurs vers cette destination culturellement riche et authentique.
« Jah Cure... Jah Bouks et son fameux tube « Angola » Mickey Ras »
Quelles seront les têtes d’affiche présentes et les découvertes ?
D’abord, l’artiste Jamaïquain de renommée internationale Jah Cure, ainsi que Jah Bouks et son fameux tube « Angola ». Mickey Ras, natif de la même île, sera également présent. Au niveau des artistes locaux, la crème du reggae sénégalais et de la sous-région devraient performer également, avec un programme original riche en couleurs et en diversités.
Quelle sera la périodicité de Evènement ?
Nous souhaiterions une fréquence annuelle de cet évènement rare et audacieux, et espérons que cette première édition nous permettra de pérenniser ce festival sur le long terme.
DAKAR - SÉNÉGAL
• Mardi 26 décembre Concert Place du souvenir
Contacts DAKAR
Ras Narone : 77 573 43 92
Samayone Diop : 77 197 40 90
Contact Ziguinchor
Bobo Barry**:77 946 34 87
Bernus Malou* : 77 407 33 46