Tourisme et découverte

Dernière croisière de la saison à bord du Bou el Mogdad

À peine à bord du bateau, ce sont des mots très rassurants et très gentils qui résonnent. « Nous sommes à bord pour vous satisfaire », dira d’entrée Maimouna Guissé, directrice de la croisière. Et ce fut le début d’un voyage mythique au large du fleuve Sénégal.

Publié le 21 mai 2025  

La dernière croisière de la saison

Pour ce dernier voyage, l’emblématique Bou El Mogdad est occupé par un groupe constitué d’une trentaine de croisiéristes venus de la France, de la Belgique, de l’Allemagne, d’Italie, de la Grande-Bretagne, du Burkina Faso et du Sénégal. Le Commandant Gueye, la soixantaine révolue, souhaite à tout le monde la bienvenue à bord et une excellente croisière.

Bien avant cela, tout commence par un rassemblement et un déjeuner au restaurant de l’Hôtel La Résidence situé dans le centre historique sur l’île de Saint-Louis. Après le café et le thé, deux bus sont affrétés par la Compagnie du fleuve pour convoyer les croisiéristes où Maimouna « bou ndaw » et le reste de l’équipage les attend. Une escale technique s’imposa à Richard Toll et permit une « pause-pipi ». Pape Ndiaye, le chauffeur de l’un des mini-bus, récupère quatre clients sur place. Ils seront également déposés sur place avec la barque au Gite d’étape de Richard Toll au retour.

Hôtel La Résidence

159, Rue Blaise Diagne, Saint-Louis
Contactez

Au pont de rassemblement, le guide Aliou Ciss donne les grandes lignes de la croisière, les consignes de sécurité à bord et lors des excursions. Chaque soir, il donne le programme du lendemain et les dispositions à prendre. « Le bateau lève l’ancre demain à 10 h. À partir de 8 h, nous visiterons les anciens comptoirs coloniaux devenus l’éco-musée, la Cour du Fleuve, le musée photographique. La visite du Fort de Podor et le marché seront au programme » annonce-t-il aux touristes.

La chaleur de la journée se fait encore ressentir aux abords des quais : 41 degrés à l’ombre. Les jeunes Podorois prennent l’air tandis que d’autres nettoient le linge ou leur motocyclette au bord du fleuve.

Dimanche 4 mai, le commandant lance les manœuvres. Après deux coups de corne de brume, le bateau quitte les quais de Podor pour un au-revoir qui durera six mois. Les touristes prennent leur serviette pour profiter de la piscine. Certains plongent sur les pages de leur bouquin, d’autres sur le pont admirent le paysage, fait jusqu’ici de manguiers, de champs de riz, de bétails, de quelques cases çà et là. Le bruit des pompes d’irrigation le long du fleuve et le moteur du Bou el Mogdad étaient seuls perceptibles dans cet environnement calme encore préservé. À l’approche des villages, les enfants saluent affectueusement ce bateau mythique avec un refrain : « Bou el avec Bou el ! ».

Bou el Mogdad à Podor

Déguéméré et Goumel fascinent par leur chaleur humaine

À 16 h, on mouille l’ancre jusqu’au lendemain. À bord de la barque, les touristes peuvent aller visiter le village toucouleur de Déguéméré, rejoindre le bateau de nouveau et revenir au village sous les arbres où l’équipage prépare le dîner méchoui du soir avec une animation folklorique. À 22 h un peu passé, les croisiéristes rejoignent le bateau. Le lendemain, à 6 h du matin, on lève l’ancre, destination le village peulh de Goumel avec ses charmantes cases aux toits arrondis tissés par les femmes. La liaison vers Dagana se faisait par convoi de calèches. Au bout de 20 minutes, le Bou el Mogdad était au milieu du fleuve à Dagana. Curieuses, Dieynaba et Maman, deux admiratrices du Bou el Mogdad âgées de 18 et 22 ans, rejoignirent à la nage le bateau pour le voir de plus près.

L’après-midi, le guide Aliou Ciss propose une visite des ateliers de teinturerie de l’artiste « Laye Dagana », une présentation de la première école de Dagana fondée en 1902, puis le Fort de Podor. Sur place, le groupe a visité également le marché central et la statue de Ndatté Yalla Mbodj, souveraine reine du Walo. Le tiébou djeun a été servi sous les manguiers.

Les cases peulh à Goumel

Richard Toll et Rosso entre modernisme et conservatisme

Très tôt le lendemain, les moteurs sont lancés. La ville de Richard Toll sera la prochaine étape où les croisiéristes visiteront « la Folie du baron Roger », un vestige colonial construit il y a plus de 200 ans par l’ancien gouverneur du Sénégal, Jean-François Roger (1822-1827), et les plantations de cannes à sucre de la Compagnie sucrière sénégalaise.

La soirée est dédiée au commandant. Après le dîner, l’équipage a été présenté aux hôtes de cette semaine. Le commandant Gueye a exprimé sa grande fierté d’être aujourd’hui le navigateur du Bou el Mogdad « j’ai accompli de grandes choses dans ma vie avec beaucoup de reconnaissance. Mais, si je devais dire la chose qui m’a le plus plu, je dirais, c’est d’être le commandant de ce bateau. Quand j’étais encore plus jeune, je le voyais passer sur les rives de mon village, nous le poursuivons en scandant son nom » se souvient-il encore. Un rêve de gamin qui s’accomplit après sa retraite en haute mer.

Il a eu sa journée avant sa soirée. Beaucoup de vent ce mercredi, une tempête de sable réduisait la visibilité d’un coup et un courant fort empêchait la progression du bateau à Rosso, occasionnant une traversée compliquée du pont de Rosso en construction. Grâce à l’expérience de l’équipage, le voyage se poursuit tranquillement.

Maimouna et Absa ont prévu un atelier de foulard de tête à la sénégalaise et un défilé de tenues traditionnelles pour occuper les croisiéristes. La piscine, les bouquins, le solarium ou la grasse-matinée continuent d’occuper les autres.

La Boutique à bord du Bou el Mogdad

Le parc de Djoudj, une exception dans la vallée

Nous avançâmes jusqu’à Djoudj et visitâmes le parc aux oiseaux. Créé en 1971, il est le troisième parc ornithologique au monde. Sur une superficie de 16 000 ha dans le delta du fleuve Sénégal, le parc du Djoudj accueille plus de deux millions d’oiseaux par an : aigrettes, pélicans, flamants roses, balbuzards pêcheurs, oies de Gambie, hérons cendrés, martins-pêcheurs, et aussi phacochères en famille ou solo, crocodiles…

Parc du Djoudj

Le parc du Djoudj est le troisième parc ornithologique du monde. À visiter absolument lors de votre passage à Saint-Louis. En pirogue ou en voiture, le parc vous offre des balades à travers (…)

Après le Djoudj, la croisière continue sa progression lentement. « Nous devons être à Diama très tôt pour traverser l’écluse. Nous invitons tous les croisiéristes au pont du bar au dernier niveau à partir de 9 h » annonce Aliou. Après le petit-déjeuner, les croisiéristes sont au rendez-vous, mais pas encore les techniciens du barrage de Diama. Une attente s’impose, l’équipage mouille l’ancre. Au bout de 40 minutes, le commandant est autorisé à franchir le barrage. À notre gauche, on aperçoit les stands d’exposition de la 3e édition de la Foire Agricole du Nord qui doit débuter le 9 mai.

Artisanat d’art au Parc de Djoudj

À Saint Louis, le Bou el Mogdad sur les rampes de la croisette

En attendant, cap sur Saint-Louis. Le bateau est accueilli comme une vedette. À bord, la satisfaction d’effectuer la croisière est grande : « Je me verrai bien effectuer un troisième voyage ! » conclut Jérôme ou encore ce couple tellement comblé qui se dispute l’initiative de la croisière fluviale : « je suis l’instigatrice de cette croisière… » mais « c’est sans oublier que c’est avec ma carte bancaire que nous avons payé », rétorque le mari tout content de cette belle semaine sur le fleuve.

Saint-Louis et delta : hôtels, campements et résidences.

Hôtels, campements, auberges, maisons d'hôtes, résidences de Saint-Louis, Langue de Barbarie, Gandiole, Bango, Parc du Djoudj, Diama, Lac de Guiers...

Pendant que le bateau repartait à Diama avec à bord une forte délégation de l’Agence nationale des affaires maritimes, les touristes découvraient Saint Louis en calèche : quartier du nord de l’île, le marché de Ndar Tout, le quartier des pêcheurs de Guet Ndar, l’arrivée des pêcheurs au Quai de Diamalaye, le quartier Sud avec l’ancienne maison des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, le pont Faidherbe. Retour à l’hôtel Résidence où nous rejoignons le barrage de Diama en bus avec une escale au village artisanal de Saint-Louis.

À 18 h 45 nous franchissons le barrage de Diama avant de se donner rendez-vous à 20 h pour le dernier dîner à bord. Les liens sont noués, les hôtes s’échangent des contacts en espérant se retrouver dans d’autres occasions joyeuses. Le lendemain, à partir de 8 h 30, les bus sont prêts pour la liaison vers Saint-Louis tandis que les premiers exposants de la FIAN s’installaient progressivement dans leurs stands. Jean-Jacques Bancal, directeur de la compagnie du fleuve, et ses équipes s’affairent aux derniers réglages pour accueillir partenaires, autorités politiques et le grand public.

La saison 2025/2026

Découvrez ici le calendrier de la croisière à partir d’octobre 2025 à mai 2026.

Tous les tarifs « All inclusive » sont ici

Alex Gaye

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