Didier Awadi est né à Dakar, ses parents sont maîtres d’école, et son père joue de l’orgue. Adolescent il s’intéresse au breakdance, au rap et suit le mouvement hip hop des années 80.
Il fonde son premier groupe de rap en 1989, le Positive Black Soul « PBS » avec Doug E Tee et les King MC et s’investi totalement dans le rap. Il abandonne ses études, et ses prestations sont de plus en plus nombreuses ( en Europe notamment, avec l’aide de Mc Solaar qui remarque leur talent.).
Ils sortent ainsi leur premier album en 1994 « Boul Falé » qui connaît un franc succès. Ils franchissent un pas de plus l’année suivante en signant avec le label « Island » ce qui leur ouvre une porte à l’international.
En 2001, Awadi décide de poursuivre une carrière en solo, mais PBS est toujours d’actualité. Il travaille seul et sort un premier album « Parole d’honneur - Kaddu gor », avec des influences africaines, des reprises de Salif Keita ou encore Alpha Blondy. Il annonce la couleur, avec des idées engagées, il s’engage aussi dans la vie et participe en 2002 au Forum Social mondial de Porto Alegre au Brésil.
- En 2003 Didier Awadi reçoit le prix de l’artiste francophone sénégalais (prix RFI, ancien de PBS)
- En 2004 au Mali où il reçoit le Tamani d’or du meilleur rappeur africain.
Il collabore avec Tiken Jah Fakoly, reggae man ivoirien très engagé lui aussi. Il participe à son album et ils se retrouveront sur scène pour le célèbre morceau « Quitte le pouvoir ». Awadi invite aussi Tiken sur son second album « Un autre monde est possible » en 2004.
Il enregistre cet album à Dakar dans les Studio Sankara, toujours avec des influences hiphop et africaines, des instruments traditionnels et des idées révolutionnaires comme le laisse supposer le titre.
Suivrons les albums « Sunugaal » ou Awadi évoque les problèmes d’émigration, de la fuites de jeunes sénégalais sur de pirogues de fortune en direction de l’Europe.
Problème de société qui sera le sujet du titre phare de l’album. Il collabore sur cet album avec l’artiste ivoirien Soumbil.
Il peut être qualifié de rappeur altermondialiste, engagé, militant, et participe à de nombreux projets. Il prête sa voix sur le morceau collectif « Décolonisons ! » de la compilation du même nom et soutient l’action de l’association Survie. Et participe à de nombreuse tournées, « Requiem noir », un spectacle musical qui traite de l’esclavage et qui démarre symboliquement le jour de la commémoration de l’abolition de l’esclavage à Dakar.
Il participera aussi au festival « Musiques Métisses » d’Angoulême, et à de nombreux festivals en Afrique ( Gabao Hip Hop à Libreville, Couleurs urbaines à Yaoundé..)
Pionnier du rap en Afrique, co-fondateur du groupe Positive Black Soul avec lequel il s’est d’abord fait connaître à la fin des années 90, le Sénégalais Didier Awadi est devenu l’un des porte-parole les plus écoutés de la jeunesse de son continent. Sa démarche autant artistique que militante a fait de lui un élément fédérateur de la scène rap africaine.
En 2007 il présente « Présidents d’Afrique » un spectacle musical, ou il traite de politique en Afrique et des problèmes récurrents auxquels les africains sont confrontés.
2010, 50 ans « d’indépendance » pour beaucoup de pays africains dont le Sénégal.
2010, pour Didier Awadi, rétrospective sur l’histoire de l’Afrique, hommage au combat d’illustres hommes pour de vrais idéaux, pour une Afrique libre…
Discours et mise en scène convaincante, projections de ces figures emblématiques auxquelles la jeunesse africaine essaie tant bien que mal de s’accrocher…
« Présidents d’Afrique » a fait l’objet d’un vidéo-clip avec l’illustre Doudou Ndiaye Rose, avec en fond un discours d’Obama et de Martin Luther King. De I have a dream à Yes we can, un si long chemin. Ce projet se veut un outil ludique, historique et pédagogique qui permettra à la jeunesse de se réapproprier son histoire, de se reconstruire une fierté, en un mot de restaurer son âme, il permet enfin « aux lions de donner leur version sur les histoires de chasse » : l’histoire de l’Afrique vue par les africains.
Un documentaire sur la réalisation de « Présidents d’Afrique » a été diffusé à l’Institut français Léopold Sédar Senghor.
> Didier Awadi en concert à Dakar
En 2012 Awadi revient avec un nouvel album « Ma Révolution » 17 titres qui encore une fois sont forts de messages. Awadi y évoque tout les sujets qui le touche, le révolte... Dans le morceau « Sos Congo » il parle des atrocités dont le pays est victime, mais aussi des conflits au Mali, en Casamance, de l’hypocrisie des politiques, et de tout les changements et conflits de ces dernières années, la communauté internationale. Il pousse un ’coup de gueule’ général, que la jeunesse soutient, il est toujours le rappeur engagé qui a touché le cœur des sénégalais.
Avec des sonorités reggae, acoustique et toujours du hip hop de très bonne qualité il a collaboré sur cet album avec Tyron Downie, pianiste des Wailers, avec Wyclef Jean, Doug E Tee son partenaire du Pbs et aussi Viviane Chidid et Bakhaw des Da Brains.
Un album toujours en accord avec ses idées, « Ma Révolution » est sur le marché depuis novembre 2012.
Fama Sow ; Téclaire - Photos : Jules Diop