Source : Servan Ahougnon, Ecce Africa / 18 avril 2016
Sembene Ousmane n’a fait que des études primaires
Sembene Ousmane a eu un parcours scolaire plutôt court. A 13 ans, en pleine époque coloniale, il gifle le directeur de son école qui voulait l’obliger à apprendre le corse. Il est alors renvoyé de l’école où il n’a même pas encore achevé son cursus primaire. Il ne reprendra jamais plus le chemin des classes.
Il a travaillé comme mécanicien, maçon et pêcheur
Après avoir quitté les bancs de l’école, Sembene Ousmane vit en travaillant comme mécanicien et maçon. En dehors de ces deux métiers, il pêche, comme son père avant lui, pour gagner un peu plus d’argent.
Il a été tirailleur sénégalais
En 1942, le Sénégalais est mobilisé par l’armée française pour la 2nde guerre mondiale et intègre les célèbres tirailleurs sénégalais.
Son roman « Le docker noir » est basé sur sa propre histoire
En 1946, Sembene Ousmane embarque clandestinement pour la France et débarque à Marseille. Sans emploi, il doit vivre de petits travaux. Il sera notamment docker au port de Marseille pendant près de dix ans. Son roman « le Docker Noir », paru en 1956, raconte son vécu personnel sur les docks de Marseille.
Léopold Sedar Senghor a censuré un de ses films pour une faute d’orthographe
En 1979, Sembene Ousmane sort ‘’Ceddo’’, un film qui raconte la révolte des Ceddos, de vaillants guerriers traditionnels aux convictions animistes, contre les religions chrétiennes et musulmanes, au 17e siècle. Mais le film est interdit au Sénégal par le président Léopold Sédar Senghor. Ce dernier justifie la censure par une faute d’orthographe. Selon lui, le terme ceddo ne s’écrit qu’avec un seul « d ». En fait le gouvernement sénégalais tente ainsi d’apaiser les autorités religieuses, notamment musulmanes, qui se sentaient attaquées dans leur foi par ce film.
Il n’a pas pu achever son dernier triptyque sur l’héroïsme féminin
En 2000, Sembene Ousmane réalise « Faat Kiné », un long métrage rendant hommage aux femmes africaines. Ce film est en fait le premier volet d’un triptyque sur l’héroïsme féminin au quotidien. Il est suivi en 2003 de « Moolaadé » qui dénonce la pratique de l’excision des jeunes filles africaines. Ce sera son dernier long métrage. Le dernier volume du triptyque, dont il était en train d’achever l’écriture, ne sera jamais réalisé. Il devait s’intituler « La confrérie des rats », mais le Sénégalais mourra avant le début du tournage
Son film sur le camp de Thiaroye a été censuré en France pendant deux ans
En 1988, bien que son film « le camp de Thiaroye » ait décroché le prix spécial du jury, au Festival de Venise, ce dernier sera interdit en France. En effet, plus qu’un hommage aux tirailleurs sénégalais, le film est surtout la dénonciation d’un épisode accablant pour l’armée coloniale française. Le pouvoir français qui le censure à sa sortie, finira par l’autoriser en salles, en 1990.
Il avait prévu un film sur Samory Touré, mais ce dernier ne sortira jamais
En 1980, Sembene Ousmane commence à écrire un scénario sur le héros africain Samory Touré. Il prévoyait de tourner un film épique de six heures sur le héros africain. Mais le cinéaste ne trouvera jamais les moyens financiers nécessaires à l’adaptation de son scénario « aussi grand que trois annuaires téléphoniques ».
Il a toujours refusé de participer au FESPACO pour laisser une chance aux jeunes cinéastes de se faire connaître
En 1969, Sembene Ousmane fait partie des invités d’honneurs à la première édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou).Si les années qui suivent, il s’attache principalement à participer à l’organisation du festival, auquel il a toujours assisté de son vivant, c’est parce que le Sénégalais refuse de participer à une compétition où il estime que les jeunes cinéastes africains devraient être promus. Il refuse catégoriquement les suggestions des organisateurs du festival qui lui ont demandé, à de nombreuses reprises, d’y inscrire ses films.
Il a lui-même participé à la guerre des cheminots qu’il décrit dans « Les bouts de bois de Dieu »
Après sa démobilisation de l’armée française et son retour dans son Sénégal natal, Sembene Ousmane est touché par la situation sociale de la population de son pays. Il participera, aux cotés des cheminots, à la fameuse grève de 1947. C’est cette grève, la première en Afrique, qui lui inspire son roman ’’Les bouts de bois de Dieu’’.
9 décembre 2021 à 19:55, par David
Merci beaucoup pour cette informations
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6 juin 2017 à 16:34, par bocar mane
cet homme que la terre lui soit légère c’est le cousin de mon père doudou mané marsasssoum il venait rendre visite à mon grand
père abdourahmane diop premier directeur de l’ecol 1 de marsassoum
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5 juillet 2016 à 03:10, par Coulibaly karinon
Sembène Ousmane est un homme que j’admire beaucoup parce que il œuvre dans le sens de faire connaitre l’histoire aux generations à venir.
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