S’il y a une chose bien connue de tous, c’est qu’à Dakar, ça bouchonne. Les embouteillages n’ont pas d’heure ni de période. Des bouchons quasiment partout. Des heures de trajet pour se rendre d’un point à un autre, le tout couronné par une pollution croissante.
Malgré plusieurs mesures prises par les autorités, ce phénomène prend de plus en plus une ampleur infernale. La qualité de vie à Dakar risque de se dégrader si rien n’est fait.
L’EXODE RURAL, L’UNE DES PRINCIPALES CAUSES
L’évolution démographique de la capitale sénégalaise s’accélère et le phénomène ne cesse de croitre. Plus de 40 % de la population urbaine est concentré dans la grande agglomération de Dakar avec une densité de 5879 personnes/km2.
Selon le rapport du Recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage (RGPHAE 2013), élaboré par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie du Sénégal (ANSD), au cours des trois dernières décennies, la capitale Dakar a accueilli le plus de flux migratoire, soit environ 42 %. Aisément, on peut constater à travers ses chiffres que cette ville mérite une meilleure attention en ce qui concerne son développement.
Selon les prévisions établies par les urbanistes, la région de Dakar qui compte aujourd’hui un peu plus de trois millions d’habitants va devoir absorber quatre millions d’habitants de plus les années à venir. La population passera de 3 à 7 millions d’habitants sur une surface qui représente 0,3 % de la superficie du pays.
HAUSSE DU NOMBRE DE VÉHICULE EN CENTRE VILLE
L’évolution du parc automobile roulant ne cesse de grimper alors que le réseau routier dakarois n’a pas été conçu pour accueillir un nombre important de véhicules. Les routes deviennent rapidement saturées. Cette situation n’est pas sans lien avec la mesure prise par le chef de l’État portant sur le relèvement de l’âge d’importation des véhicules vers le Sénégal de 5 à 8 ans. Ce qui a fait gonfler le parc automobile dakarois. Les artères de la capitale sont encombrées par toutes sortes de véhicules : cars rapides, Ndiaga Ndiaye, taxis, autocars, Tata, clandos, charrettes, camions poubelle, Ngalanka, bus Dakar Dem Dikk etc. La construction d’auto-ponts et d’échangeurs dans la ville censé solutionner les déplacements des populations n’a pas trop résolu le problème d’embouteillages à Dakar.
LE TER ET LE BRT PEUVENT-ILS RÉSOUDRE LA SITUATION ?
Mis en service depuis fin 2021, le TER facilite les déplacements des citoyens. Les usagers ont laissé leurs véhicules au détriment TER pour éviter les embouteillages et rentrer à temps. Le trajet entre la banlieue et la Dakar ville s’effectue désormais en moins de 45 mn.
Selon les chiffres donnés par la société d’exploitation SETER, 10 millions de voyageurs ont jusqu’ici emprunté le TER depuis sa mise en service en décembre 2021. Le train express constitue donc un parfait moyen de mobilité urbaine contre les embouteillages qui affectent le trafic à Dakar.
Lancé en 2019, le BRT est un projet qui s’inscrit dans ce même contexte. C’est une solution très attendue contre les embouteillages à Dakar. Un tracé de 19 km allant de la Mairie de Guédiawaye jusqu’à la gare de Dakar avec 33 stations dont 3 pôles d’échanges. Ce projet devrait se concrétiser en 2023.
EN ATTENDANT, LES TIAK-TIAK FONT LE DÉCOR DE LA CIRCULATION
Nous constatons ces derniers temps de manière brusque, soudaine et envahissante, l’apparition des motos Jakarta ou Tiak-Tiak dans la capitale sénégalaise. Aujourd’hui, avec seulement 1 000 F ou même moins, il est possible de se faire transporter partout à Dakar. Des motos rapides et vives. Leurs services sont très appréciés par les Dakarois pour éviter d’être confrontés aux embouteillages ou en cas de grève des transports. Les taximen ont commencé à flairer ce business qui menace leur survie et là, débute une guerre sans merci entre les taximan et les Tiak-Tiak.