Dans la tradition diola, la mort n’est pas la fin de la vie pour les hommes, mais le début d’un voyage qui va les conduire auprès des ancêtres. C’est pourquoi les cérémonies funèbres revêtent un cachet festif.
Dès l’annonce d’un décès, la famille et les voisins viennent assister les concernés dans cette épreuve. On procède au bain rituel avant de veiller la dépouille toute la nuit avec des chants traditionnels sensés prévenir les ancêtres de l’arrivée prochaine du mort. Le lendemain, toute la journée est dédiée à la danse et aux chants qui vantent les mérites de la personne disparue. Par exemple, si vous étiez un lutteur, on parlera de vos victoires, votre force, votre courage. Ces chansons (qui ont été préparées de votre vivant) serviront à la postérité pour se souvenir de vous. On les chantera plus tard lors de cérémonies, dans les champs, chaque fois qu’on voudra se souvenir de vous.
Accompagner le mort avec des cadeaux
Ensuite, la dépouille est sortie de la maison et portée dans un cercueil par quatre porteurs qui esquisseront des pas de danse. Pendant cette étape, il se passe une chose inexplicable pour le commun des mortels. Les porteurs entrent en transe et tournent sur eux même avec le cercueil. On dit que c’est le mort qui mène la danse et y met fin en les dirigeant vers les batteurs de tam tam.
Les membres de la famille peuvent maintenant interroger le disparu sur la cause de sa mort (naturelle ou pas) en présence de la prêtresse ou du féticheur. Pendant cette cérémonie, des cadeaux sont offerts au mort ou plutôt à son âme (une botte de riz, un coq, des bœufs, du vin de palme, etc) qui sont sensés lui permettre de vivre dans l’abondance dans l’eau delà.
Pour l’enterrement, seuls les hommes initiés sont autorisé à se rendre au cimetière et ce n’est que le lendemain que les femmes et le reste du village pourront aller se recueillir sur la tombe.
Pour terminer, une cérémonie sera organisée plus tard auprès du fétiche du village pour permettre à l’âme du disparu d’aller rejoindre les ancêtres. La famille apporte des offrandes (vin de palme, lait), ainsi que l’instrument de travail du disparu (une houe si c’était un cultivatrice, un ordinateur si c’était un bureaucrate, un cahier si c’était un élève) qui va lui permettre de continuer son travail dans l’au-delà.
Dans ces contrées où l’animisme tient une place importante, ces cérémonies sont incontournables pour permettre à l’âme des disparus de partir en paix et ne pas venir hanter les vivants.
19 octobre 2018 à 16:59, par Diatta
C’est exact
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4 octobre 2018 à 18:37
ça c’est dans quelle Casamance, chez moi on pleure nos morts et je suis de Cabrousse
5 octobre 2018 à 10:34, par Eva Rassoul
Bonjour, si vous êtes vraiment de la Casamance alors vous savez que le fait de dire que vous ne pleurez pas les morts (personne n’a dit que les larmes ne sont pas versées) c’est une façon de montrer que pour vous ce n’est pas la fin d’une vie, car il y a autre chose après ça.
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