L’artiste y présente une balade intimiste sur sa perception de cette revue emblématique pour l’art africain, dans un format original subtil et feutré. « La maison sentimentale » est une fresque d’une multitude de cadres, de fenêtres et de pages de magazine. C’est une métaphore de la relation profonde et ambigüë qu’entretient Joël Andriano - mearisoa avec Revue Noire. C’est le point de dé - part d’un voyage, d’une histoire de famille et de collaborations multiples révélées par la matière, par les mots écrits et les images.
L’histoire de Revue Noire est une rencontre avec l’inconnu. Inconnu, connu. Lointain, proche. De - venus nos proches, une partie de nous, une partie de nos mots, jusqu’à en détenir notre rapport au monde. Tant et tant que parfois la forme de l’indicible en rend compte : Pascale Marthine Tayou a mis physiquement au pal – dix pals d’acier de deux mètres - un millier de revues et livres Revue Noire dans notre maison ouverte un temps au public et aujourd’hui au Musée de l’Homme à Paris. Une façon comme une autre à la fois d’en finir et de ne pas oublier. Mais est-ce bien le sens de la destruction du rêve ?
Joël Andrianomearisoa a dix neuf ans, et il remplit la couverture du numéro Madagascar. Presque deux décennies après, ici à Dakar, il affirme son rapport à Revue Noire en lais - sant un mur de connivences et souvenirs faire face à la page blanche monumentale d’un futur. Dés lors on ne parle plus de Revue Noire mais bien de l’œuvre de Joel Andrianomearisoa qui en intègre ses fragments.
(le « nous » est collectif : N’Goné Fall, Pascal Mar - tin Saint Léon, Simon Njami et bien d’autres dont le nom colle à l’ours, le générique des livres, films, disques et expositions au nom de Revue Noire) » Jean Loup Pivin, co-fondateur de Revue Noire.