Avant la projection, en plein-air et gratuite, la plage est animée par des DJ toute l’après-midi, tandis qu’aux locaux de Gorée Cinéma, de 15h à 18h, est organisée une rencontre avec le réalisateur du documentaire, projeté à 20h30. Ce cinéphile, qui fait son apprentissage de cinéaste, parle de l’itinéraire et des perspectives du cinéma sénégalais, en partant du constat que partout où il est question du cinéma africain, Ousmane Sembène est omniprésent, et qu’à chaque fois que son nom est évoqué, Djibril Diop Mambetty s’invite dans le débat.
En 60 ans de cinéma en Afrique, Sembène et Mambetty demeurent les références. Le réalisateur s’interroge : pour la génération actuelle qui veut faire du cinéma, le sillage tracé par l’un ou l’autre de ces « deux prophètes » est-il inéluctable, ou une troisième voi(e)x peut-elle exister ? Peut-être existe-t-elle déjà. L’auteur va à la rencontre nos « deux prophètes », pour mieux les connaître, à travers témoignages et citations, et tente de tailler le costume du « troisième prophète ».
Le troisième prophète, bande annonce
Sinemaa Bi
A ces journée d’animations goréennes, festives et cinématographiques mensuelle, s’ajoute cette année « Sinemaa Bi », un dispositif de projections en ligne. Chaque semaine, un film sélectionné par l’équipe éditoriale de Gorée Cinéma sera proposé en streaming , via souscription gratuite, sur son portail web, afin de rendre plus visible le cinéma du continent africain et de ses jeunes auteurs. (http://eepurl.com/b810rT ).
Cette semaine, sélectionné pour Sineema bi est Ainsi soit-il, de Joseph Gaï Ramaka (Lion d’Argent du meilleur court-métrage - 54e Mostra de Venise, 1997) : « Une bâtisse obscure. Un dispensaire. Une femme essaie de convaincre son compagnon de quitter ce « lieu de mort » où il travaille. Mais l’homme ne veut pas partir. Elle, la femme, la vie, essaie de l’entraîner, mais en vain. Les seuls êtres qui rôdent autour de ce huis clos sont des enfants malades. Rien ne semble pouvoir se résoudre, rien ne peut se construire, personne ne peut se sauver. Au-delà des déchirements du couple, c’est l’Afrique blessée qui fait entendre sa voix ». http://seetaan.goreecinema.com/2/
Gorée Ci Nataal
Entre les deux saisons, l’équipe du festival n’a pas chômé, et a parcouru l’île de Gorée caméra au poing, pour réaliser de courtes vidéos dans le cadre de Gorée Ci Nataal, ou Gorée vue en Images (http://www.goreecinema.com/goreeimage/), un projet audiovisuel participatif, « des instants privilégiés sur l’île-mémoire, fantasques récits et précieux témoignages ». Chacun est invité aussi à chasser l’insolite avec caméras ou smartphones et à leur envoyer son Gorée Cinéma, pour mise en ligne.
L’équipe de Gorée Cinéma affirme ainsi avec cette deuxième édition sa volonté de faire mieux connaître le cinéma africain, élargissant, grâce au web, son impact, bien-au delà de l’île de Gorée. Elle prouve aussi à quel point l’envie de cinéma est encore bien vivace au pays de Mambéty et de Sembène.