Ibaaku cartonne en Europe avec Alien Cartoon

Ibaaku, en tournée en Europe (France, Belgique, Hollande et Suède) avec son album Alien cartoon, de l’électro africain « made in Sénégal », rencontre un succès populaire et médiatique certain. Il nous a accordé un entretien depuis Bruxelles.

Publié le 14 juillet 2016   1 commentaire

Le futuriste Ibaaku confirme que la nouvelle génération de musiciens sénégalais est tout à fait ancrée dans la modernité tout en conservant son identité culturelle. Il interpelle bien au-delà des frontières du Sénégal et même du continent africain, avec pertinence, complétement en phase avec son temps.

Être invité au journal télévisé de TV5 Monde pour parler de musique électronique, jouer devant de salles pleines à craquer alors qu’il y a quelques mois on ne vous connaissait pas en Europe, ça doit vous surprendre ?

Ibaaku : Oh oui ! Il y a un super engouement autour du projet. L’Europe est en fait un peu un parcours obligatoire pour les artistes gérés par ma manager, Julie Poncelet. Il se trouve aussi que je suis un peu pionner du genre au Sénégal. C’est ce qui attire, en plus de mon look !

Votre look… Une manière de prolonger le concept futuriste d’Alien Cartoon…

Exactement. Et l’afro futurisme est sur toutes les lèvres ici, comme un peu partout dans le monde il me semble, donc le projet Alien cartoon tombe bien ! Ça se ressent déjà depuis Dakar. Je me suis sens tout à fait à l’aise ici, grâce à cela. Il y a une scène émergente sur l’afro futurisme, des web magazines, la mode, la musique, etc… Par exemple, le festival auquel j’ai participé à Paris se nomme Blacks To the Future. Ils ont une plate-forme (http://blackstothefuture.com) de recherche très intéressante et totalement tournée sur les thématiques de l’Afro futurisme. C’est un regard novateur sur l’africanité et ses modes d’expression.

A votre avis pourquoi l’afro futurisme est soudainement si populaire ?

Je pense que c’est dans l’air du temps. Bien sûr l’afro futurisme c’est l’Afrique d’aujourd’hui. C’est aussi le résultat de graines semées par des pionniers comme Sun Ra, Lee Scratch Perry, Cheikh Anta Diop, Coltrane... Ils ont comme point commun de proposer une Afrique, résolument positive, scientifique, technologique… , à une époque où le monde avait une autre conception du continent et de son apport au monde. Ces messieurs sont des visionnaires !

Avez-vous fait des rencontres, des découvertes particulières ?

Oui, des collaborations sont en train de se préparer « ndank ndank » ! Mais pour le moment, nous sommes concentrés sur la promotion du projet. Après Scènégal Ethic pour le management mondial et le label Akwaaba Music pour la distribution, nous venons de signer avec l’agence Ginger Sounds pour le management européen et sommes en pourparlers avec différents attachés de presse.

Pourquoi ne pas tenter les Etats Unis ?

Ce n’est pas encore la priorité. C’est un marché assez fermé, même si déjà un fan a glissé mon nom dans l’oreille d’une de mes influences majeur, Flying Lotus, il y a quelques jours dans un festival en Belgique. Mais je ne sais pas s’il a écouté ma musique !

Clip officiel Djula Dance

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Propos recueillis par Laure Malécot. Photos © Jean Baptiste Joire

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Lire 1 commentaire

  • Sénégal

    Je suis toujours fier de voir un contemporain se référer au savant CHEIKH ANTA DIOP . C’est un héros pour moi .

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