La bibliothèque de Cheikhou Oumar El Foutiyyou est disponible en ligne

Dans le cadre de la restitution des biens culturels, la Bibliothèque universitaire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a obtenu de la Bibliothèque nationale de France la numérisation et la mise en ligne de la Bibliothèque de Cheikhou Oumar El Foutiyyou.

Publié le 28 avril 2021   2 commentaires

La bibliothèque de Cheikhou Oumar El Foutiyyou, appelée « Bibliothèque oumarienne » est un fonds composé de 492 ouvrages manuscrits écrits par Cheikhou Oumar en langue arabe et en pulaar, sa langue maternelle. On y trouve également les manuscrits de grands auteurs musulmans.

Rimâhu hizb al-rahîm alà nuhùr hizbi al-ragîm, manuscrit de Cheikhou Omar

Cheikhou Oumar El Foutiyyou

Cheikhou Oumar El Foutiyyou est une forte personnalité africaine du XIXe siècle (1797-1864). Plus connu comme conquérant et fondateur d’un empire musulman, il n’en est pas moins un homme de culture, un écrivain hors pair. Il a légué à la prospérité pas moins de dix-huit œuvres en vers ou prose et la célèbre « Bibliothèque oumarienne de Ségou ».

> El Hadj Omar

Saisie de la bibliothèque oumarienne

Ségou était la capitale culturelle de l’empire oumarien. La ville était sous l’autorité d’Amadou Cheikhou (1836-1897), qui a succédé à son père disparu en 1864, quand le Lieutenant-colonel Louis Archinard y entrait le 6 avril 1890. Ce dernier y trouva un trésor évalué à 76,82 kg d’or, 157 kg d’argent, une bibliothèque riche en manuscrits de grands auteurs musulmans tels que Ahmad Bâba Al-Tumbuktî, Abdel Karim Al-Maghilî, Abderrahmân Sâdî, Mahmuud Kâtii, Jalâl El-Dîn As-Suyuuthi, Abdel Wahâb As-Sa’arâni, Ali Harrazim Barrâda, Mouhammad El-Ghazâlî, Ibn Athaa Allâh El-Iskandarî, etc.

Tadzkirat al-mustarchidîn, recueil de poèmes achevé à Médine

Les livres et les bijoux sont emballés et envoyés en France pour être déposés au Magasin central des colonies, à Paris.

La décision de déposer les livres et les manuscrits à la Bibliothèque nationale est prise en 1892, suite à la proposition d’Octave Houdas, professeur d’arabe à l’école des langues orientales, qui représentait le ministère de l’Instruction publique au sein de la commission d’évaluation du trésor de Ségou. Ainsi, le 28 octobre 1892, quatre caisses de livres et manuscrits pesant 585 kg sont envoyés à la Bibliothèque nationale.

Il s’agit de l’ensemble de la bibliothèque de Cheikhou Oumar enrichie par des documents et livres réunis par son fils Ahmadou, soit 518 volumes environ. Ce fonds comprend des ouvrages écrits par Cheikhou Omar lui-même dont son chef d’œuvre Rimâhu hizb al-rahîm alà nuhùr hizbi al-ragîm avec le tiers des documents qui y sont référencés (44 sur 125). Les manuscrits ne sont pas qu’en langue en arabe, certains sont en peul ou pulaar, la langue maternelle de Cheikhou Oumar.

L’importance de ce fonds pour la connaissance de l’histoire authentique de l’Afrique de l’Ouest est indéniable. L’accès à ces ressources, encore peu exploitées, permettrait certainement de mieux connaitre non seulement Cheikhou Oumar El Foutiyyou, l’homme de culture et d’écriture, mais au-delà l’histoire de toute l’Afrique de l’Ouest.

Tadzkirat al-Ghâfîlin, ode de 106 vers pour réconcilier les souverains de Sokoto et de Bornou

> Consultez les documents numérisés de la bibliothèque oumarienne de Ségou

Source : d’après le professeur Mamadou Youri Sall, chercheur enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.

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  • ce6e4a5cf23d90c63ed6afa070a49c31

    Je savoir plus sur mon grand-père

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