Dans le programme « IN » de la biennale, la Galerie nationale, consacrée aux maîtres de la peinture sénégalaise, de styles divers, a pris le parti d’exposer peu d’œuvre, peut-être pour laisser place au recueillement, à la réflexion, dans le foisonnement artistique de Dak’art.
Plus diverse et fournie, bien que faisant partie du « OFF », « Les Empreintes du Temps » ou « Yagg bawoul dara » présente les œuvres d’artistes sénégalais disparus provenant de collections privées. « Yagg bawoul dara« , » le temps aura raison sur tout« , est un proverbe wolof qui insiste sur la précarité de l’existence humaine face au temps, issu d’un poème en wolof dit »wolofal« très riche, aussi repris par Cheikh Lô dans son album »Néla thiass".
Ce bel hommage aux pionniers de l’art contemporain au Sénégal, qui ont constitué le courant artistique dit « l’école de Dakar », présente deux générations d’artistes, de Mbaye Diop, Amadou Sow, Kré Mbaye, Bocar Pathé Diongue, Seydou Barry, Moussa Baidy Ndiaye, à Djamilatou Bikami, Ndeye Daro Diagne, Ismaila Manga et Pape Coulibaly. Le commissaire d’exposition Wagane Gueye a été assisté par Christian Boris Biaye, étudiant en dernière année à l’ISAC (Institut supérieur des Arts et des Cultures) de Dakar.
Toujours dans le registre des hommages, à noter cette exposition originale de photographies d’archives, organisé par Mara Seck, fils d’Alla Seck, décédé le 14 juin 1987, qui fut l’illustre danseur du Super Étoile de Dakar, ami et complice de Youssou N’Dour.
Dak’art 2016 est décidément une biennale pleine de surprises, qui permet au détour d’une rue de découvrir le patrimoine autant que des visions futuristes ou réalistes.
Il ne reste plus qu’une semaine pour en faire le tour !
Exposition « Les Empreintes du temps » ou « Yagg bawoul dara », du 3 au 31 mai à la Villa No 10426 Sacré Cœur 3 VDN- 141e Point Off de la 12e Biennale d’art contemporain « Dak’art »