Région frontalière de la Guinée-Bissau et enclavée entre Gambie et Atlantique, la Casamance est longtemps restée en marge des projecteurs. Pourtant, ce territoire verdoyant attire de plus en plus d’étrangers à la recherche d’une Afrique authentique, où la nature déborde, où les traditions sont vivantes, et où l’hospitalité n’est pas un mythe.
Parmi ces visiteurs conquis, Lisia Victoire Divine Banzouzi, une Congolaise installée au Sénégal depuis trois ans, raconte une expérience de reconnexion inattendue. Ce qu’elle a vécu en Casamance, et dans aucune des régions qu’elle a visitées, dit-elle, ce n’est pas un simple voyage, « c’est un vrai coup de cœur. »
Une géographie qui parle au cœur
« Ce qui m’a touchée, c’est à quel point la Casamance ressemble à mon pays. D’abord, la nature : ici comme au Congo, il y a beaucoup de forêts, d’arbres et de verdure. C’est une nature riche et vivante qui me rappelle beaucoup celle de chez moi. » lance Lisia, le regard encore perdu dans ses souvenirs.
Ce n’est pas un hasard. La Casamance bénéficie d’un climat subéquatorial, à la saison des pluies marquée et à la biodiversité remarquable. On y trouve mangroves, rizières traditionnelles, palmeraies et essences rares. À Ziguinchor, Oussouye ou dans les îles du fleuve Casamance, la nature est souveraine.
Cette richesse naturelle, rarement associée au Sénégal sahélien, constitue l’un des piliers de l’identité casamançaise. En basse Casamance, la partie la plus touristique et sans doute la plus belle de la région, la végétation recouvre des plateaux très bas (60 mètres altitude maximum).
Où se loger en Casamance ?
Cette région du Sénégal offre aussi une grande variété de logements authentiques, fidèles à l’esprit et à l’originalité du territoire.
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Casamance : hôtels, campements et résidences
Hôtels, campements, maisons d'hôtes, résidences d'Abéné, Kafountine, Bignona, Ziguinchor, Oussouye, Cap Skirring et Kabrousse, Carabane, Sédhiou, Kolda
Une culture vivante et transfrontalière
Au-delà de la géographie, c’est la culture qui frappe. Pour Lisia, les similitudes entre traditions diola et cultures d’Afrique centrale sont saisissantes.
« Ensuite, il y a la culture ! J’ai assisté à une danse traditionnelle diola, et cela m’a beaucoup fait penser à la danse des Fang, une ethnie présente au Gabon et au Congo. Les gestes, les sons, l’énergie… tout m’était familier. », raconte cette jeune dame de 26 ans.
Les peuples diolas, manjaques, balantes et mandingues qui peuplent la Casamance partagent une vision du monde communautaire, animiste et profondément enracinée dans le sacré. Le rapport à la terre y est central, tout comme la parole du vieux, les sociétés d’initiation, les cultes ancestraux. Des éléments qui résonnent avec force chez les peuples bantous d’Afrique centrale.
Une gastronomie aux racines partagées
Autre point d’ancrage, la cuisine. En Casamance, on mange les feuilles de manioc pilées, le poisson fumé, les sauces à base de graines de palme, les tubercules bouillis, les bouillons épicés. Ces plats sont souvent accompagnés de riz, de mil ou de patate douce. « La cuisine aussi m’a beaucoup émue. En Casamance, on cuisine les feuilles de manioc, qu’on appelle ici « étodié ». Chez moi, au Congo, on appelle ça le « pondu » ou « saka-saka ». », confie Lisia.
Mêmes goûts, mêmes saveurs et parfois mêmes préparations, les plats de la Casamance en disent très long sur les similitudes culinaires avec des pays de l’Afrique Centrale. « On mange aussi des sauces aux noix de palme, comme le « fitéuf », que nous appelons « mouambe » ou « mossaka » chez nous. Ces plats ont le même goût, la même chaleur. »
Pour un Congolais, un Gabonais ou un Camerounais, ces plats n’ont rien d’exotique. Aussi, en Casamance et au Congo, on boit du vin de palme, récolté à l’aube, et on partage les repas dans une convivialité chaleureuse.
Une hospitalité enracinée dans les valeurs
Mais au-delà des paysages et des traditions, c’est l’humain qui frappe. En Casamance, l’hospitalité est un code social. Ici, l’étranger n’est jamais un inconnu, il est un hôte à intégrer. On salue avec chaleur, on invite à manger… Le mot teranga trouve tout son sens dans cette partie sud du Sénégal.
« J’ai remarqué que les gens ici sont très accueillants, gentils et chaleureux. On se sent vite comme à la maison. », témoigne Lisia avant de faire savoir que « le dimanche, tout est calme, les églises sont pleines, et les familles restent ensemble après la messe, comme au Congo. »
Lisia parle de ces instants simples où l’on se sent « à la maison ». D’un sourire échangé, d’une conversation spontanée, d’un plat partagé. L’hospitalité n’est pas un mot vide, elle est une pratique quotidienne, une manière d’être.
Une Afrique, dans l’Afrique
La Casamance n’imite pas l’Afrique centrale. Elle ne la copie pas. Elle en épouse, par endroits, la texture, le souffle, l’âme. Tout en gardant son propre éclat, sa singularité. La région devient alors un trait d’union. Un point de rencontre entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Elle est sans contestation cette curieuse devenue fervente, un lieu à recouvrir et à recommander.
« La Casamance m’a vraiment touchée. Elle ressemble à l’Afrique centrale, mais elle garde aussi son identité unique. C’est une région où l’on se sent bien, où l’on découvre des traditions fortes, une nature incroyable et des gens très généreux. », témoigne toujours Lisia.
Le conseil de Lisia
« Si vous aimez la nature, la culture et les rencontres humaines, je vous conseille de visiter la Casamance. Vous y trouverez peut-être, comme moi, un petit bout de chez vous. »
22 mai à 11:35, par Kirikou
Superbe ...ca donne envie
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