C’est vers les années 1800 que la ligne ferroviaire Dakar-Bamako a été mise en place par le colon français. Le site qui abrite cette gare était les terres de culture de Moriba Diakhité, une figure historique, le chef du premier village de la région.
La gare est composée d’un bâtiment administratif, d’un dépôt où on fait l’entretien des locomotives, d’un hôtel avec 8 chambres qui servaient d’habitat à quelques employés.
En plus d’assurer les dessertes, la ligne ferroviaire était utilisée par les touristes. « La plupart des touristes empruntaient le train qui leur permettait de traverser le Sénégal en une journée » confie M. Mamady Coulibaly, guide touristique. Quant aux impacts socio-économiques, la gare a participé à la création de la commune de Tambacounda en fixant progressivement les populations autour d’elle avec les échanges commerciaux et en attirant d’autres nationalités à savoir les Maliens, les Burkinabés représentés dans cette partie du pays par les ethnies Bambara et Mossi.
Aujourd’hui, la situation du chemin de fer a fortement changé. En attestent les fenêtres rouillées, des portes vétustes, des murs fissurés, l’hôtel servant d’entrepôt à la direction régionale de la gare ferroviaire de Tambacounda. Cela se comprend d’autant plus que les dernières constructions dans ce secteur remontent en 1923.
Depuis lors, aucun chantier n’a été entamé allant dans le sens de rénover les locaux et de rétablir la ligne Thiès-Tambacounda et surtout celle liant Tambacounda-Kidira qui souffre de son état défectueux. Vétusté des rails, manque de moyens logistiques. C’est ce qui explique d’ailleurs le retrait en 2009 de l’Express et de l’Omnibus, des trains destinés aux passagers. Il ne reste uniquement que les trains de fret.
Ce que beaucoup de gens minimisent est que Tambacounda est un lieu stratégique puisque servant de transit aux conteneurs des marchandises provenant du port de Dakar en partance pour les pays de la sous-région.
Mais si aujourd’hui le transport ferroviaire est de moins en moins pris en compte par les autorités , c’est parce qu’ils ignorent probablement que ce domaine constituait jadis une ressource financière importante. « Il fut un temps, c’était le train qui payait les fonctionnaires du gouvernement sénégalais » précise M. Ba, chef de la gare de Tambacounda.
Présentement, il y a la décrépitude des rails, une régression notoire du trafic ferroviaire (parfois un train par jour, parfois aucun ) et l’allongement de la durée de trajet à 48 heures de Dakar à Tambacounda.
En à croire Bamba Diop, aiguilleur, toutes ces difficultés auraient appartenu au passé s’il y avait eu un renouvellement du transport ferroviaire par la mise en place de nouveaux rails et de trains neufs. De nombreuses difficultés qui s’amoindriront sans doute avec la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent notamment en son axe 1 : Transformation structurelle de l’économie et croissance assurant ainsi la réhabilitation de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako pour redynamiser le corridor.
20 juillet 2016 à 19:02
Tout ce qu’ est coloniale dois pas être patrimoine
22 juillet 2016 à 09:00, par Abdou
vraie, mais ce qui a marqué l’histoire doit être préservé.
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