La Tabaski au Sénégal : le mouton à tout prix !

L’engouement constaté à l’occasion de la fête de Tabaski au Sénégal traduit l’importance de cet événement religieux aux yeux des fidèles musulmans du pays de la téranga. Un phénomène qui révèle une image ambigüe du croyant sénégalais, entre dévouement religieux et affirmation sociale.

Publié le 3 octobre 2014   1 commentaire

En attendant les clients

L’Aïd el Kebir, communément appelé Tabaski au Sénégal, est cette grande fête musulmane de commémoration du sacrifice d’Abraham. Au pays de la téranga où 94% de la population est musulmane et où la pratique religieuse donne beaucoup de crédit au paraître, la possession du mouton est fondamentale, tout comme grand boubou et long chapelet.

Dans ce souci permanent de faire partie des siens, cette tradition prend les allures d’une obligation. Bon nombre de pères de famille victimes de cette psychose s’endettent lourdement afin d’attacher devant leur maison, le jour j, un gros et gras mouton, comme celui ou du voisin, plus gros et plus gras si possible. Telle une rivalité qui ne dit pas son nom, la Tabaski est quelque part aussi une affirmation de sa puissance économique, de son rang social, et même de son statut de polygame capable d’offrir une bête à chaque épouse…

Et pourtant l’Islam n’en a pas fait une obligation. Selon l’imam Malik : « le sacrifice est une sounna et non une obligation, mais je ne soutiens pas celui qui, tout en étant capable de l’accomplir, la néglige. ». Pour l’Imâm Ibn Hazm : « Aucun des compagnons du Prophète n’a affirmé que le sacrifice de l’Aid al-adha était obligatoire. ». Dans le même registre, Tariq Ramadan disait à ce propos que : « Pendant la grande fête, il existe une sunna, un acte recommandé, qui consiste à sacrifier un mouton. C’est un acte recommandé que les habitudes nationales et familiales ont parfois transformé en obligation. Ce n’est pas le cas. C’est une recommandation. De plus, depuis bien longtemps des savants musulmans ont rappelé que l’on pouvait offrir l’équivalent du sacrifice en don d’argent ou de nourriture pour les pauvres ».

Des propos à méditer, surtout en cette période de crise et à la veille de la rentrée scolaire où les obligations parentales sont nombreuses.

Mais enfin, après tout… Bonne fête de Tabaski ! Bal leen ma akh, balnaleen, Yalla nanu Yalla boolé baal ! Déwénety !!!

Youssouf Chinois/ Photo Alex Gaye

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  • 37923190262883806a9a1cbb24ba4af2

    J’espère que vous avez passe une bonne fete

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