La Tabaski (Aïd el-kebir), commémoration du sacrifice d’Abraham,
est célébrée chaque année dans les familles par le sacrifice d’un mouton. Cette fête religieuse connaît une ampleur et un éclat particuliers au
Sénégal, où 94 % de la population est musulmane. Elle mobilise tous
les secteurs de l’économie et de la vie sociale.
Les villes se métamorphosent par l’omniprésence des moutons et des
marchés, par les embarras souvent inextricables de la circulation causés
par les mouvements d’une population pressée de passer la Tabaski en
famille, enfin par toutes les inventions pour faire face aux dépenses parfois considérables occasionnées par la fête. À cette occasion, ces villes
sont aussi le théâtre où s’entretiennent, se renouvellent – et parfois se
contestent – les relations de parenté et d’alliance, les réseaux religieux
et professionnels, et où se révèlent les clivages sociaux.
Cet ouvrage rend compte des préparatifs et du déroulement de la fête
dans divers milieux urbains : l’agglomération dakaroise, Saint-Louis du
Sénégal, mais aussi Tambacounda, en milieu peul, et la région du Baol,
en particulier Touba, ville sainte de la confrérie mouride.
Les observations ont été menées durant plusieurs années par une
équipe d’anthropologues et de géographes originaires du Sénégal, de
Mauritanie et de France.
Les auteurs
Anne-Marie Brisebarre est directrice de recherche au CNRS et membre du laboratoire d’anthropologie sociale. Spécialiste des relations
entre groupes sociaux et animaux domestiques, elle a dirigé deux ouvrages sur le sacrifice musulman : La fête du mouton. Une fête musulmane dans l’espace urbain (CNRS Éditions, 1998) et Sacrifices en islam.
Espaces et temps d’un rituel (CNRS Éditions, 1999, avec Pierre Bonte
et Altan Gokalp).Liliane Kuczynski est chargée de recherche au CNRS et membre du
laboratoire d’anthropologie urbaine. Ses recherches concernent notamment l’islam maraboutique. Elle a publié Les marabouts africains à
Paris (CNRS Éditions, 2002).
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