Le ceebu jën devient patrimoine de l’humanité

L’Unesco a inscrit ce mercredi le « ceebu jën » sur la liste du patrimoine culturel immatériel. Cet art culinaire du Sénégal rejoint ainsi la pizza napolitaine, le kimchi ou la bière belge. Mais on préfère notre riz au poisson !

Publié le 15 décembre 2021  

Composé de 24 représentants élus parmi les 180 États parties à la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le Comité du patrimoine culturel immatériel a retenu le « ceebu jën » sénégalais, le « riz au poisson ».

Le dossier du Sénégal a été défendu par l’ambassadeur délégué permanent du Sénégal auprès de l’Unesco, Souleymane Jules Diop. Il a été adopté à l’unanimité et sans débat.

L’inscription du ceebu jën ouvre de grandes perspectives pour l’exportation de l’identité du Sénégal, mais aussi pour l’économie touristique, qui pourra profiter de ce nouveau label.

Le ceebu jën, art culinaire du Sénégal

Le ceebu jen, patrimoine national

Extrait du dossier de candidature du ceebu jën

Nom de l’élément

Le Ceebu Jën, art culinaire du Sénégal

Autre nom de l’élément

Ceebu Jën Penda Mbaye (Penda Mbaye est le nom de la cuisinière qui a inventé la recette)

Nom des communautés concernées

Le Ceebu Jën (riz au poisson) est un mets emblématique de la gastronomie nationale qui devenu le plat national du de la grande majorité des Sénégalais. Ce plat trouve ses origines des communautés des quartiers de pêcheurs de l’île de Saint-Louis, inscrit au patrimoine mondial.

Le colonisateur avait imposé les cultures commerciales à la colonie et introduit du riz importé de ses colonies d’Indochine en substitution aux cultures vivrières. Les communautés ont su, dans la résilience, s’adapter en inventant une recette à base de riz et de poisson : le Ceebu jën.

Ces communautés vivent dans les villages de pêcheurs situés sur la Langue de barbarie, un cordon de sable qui longe l’île de Saint-Louis : Gokhoumbath, Ndar-Toute et Guet-Ndar devenus des quartiers de la commune. Tout le monde attribue l’invention de ce mets à Penda Mbaye, une cuisinière du village de Guet-Ndar. Aujourd’hui, ce Ceebu Jën est cuisiné dans toutes les familles du Sénégal et sa préparation codifiée s’est ouverte à la diversité des réalités culturelles des autres régions.

Localisation géographique et étendue de l’élément

On retrouve le ceebu jën, plat à base de riz et de poisson, partout au Sénégal même si Saint-Louis reste sa terre de prédilection. D’ailleurs, l’évocation de « Ceebu Ndar » (Ndar est appellation locale de Saint-Louis) nous ramène au mode de cuisson différencié. Dans les grandes villes, le Ceebu Jën demeure le plat prisé, à la fois, des restaurants huppés et des gargotes. C’est le mets des grandes cérémonies surtout festives.

Les Sénégalais, grands voyageurs, ont exporté le Ceebu Jën qu’on peut déguster dans leurs restaurants dans le reste du monde. Le Nigéria qui l’appelle « Jolof rice » (Jolof est le nom historique du Sénégal, pays des Wolof) l’a déjà labélisé.

Les Sénégalais s’identifient au Ceebu Jën dont le mode de cuisson lui confère plusieurs variantes d’une région à une autre. Aujourd’hui le Ceebu jën est mangé partout dans le monde dans les restaurants sénégalais ou africains.

Dossier de candidature n° 01748 pour inscription en 2021 du Ceebu Jën sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Le ceebu jën rejoint ainsi le xooy, une cérémonie divinatoire chez les Serer du Sénégal (inscrit en 2013) et le kankurang, rite d’initiation mandingue (inscrit en 2008).


Voir en ligne : https://ich.unesco.org/fr/RL/le-cee...

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