Le Joola était un symbole, c’était aussi toute une ambiance : la cohue de l’embarquement, où chacun voulait caser ses nombreux bagages : cartons et valises, moutons et chèvres, produits du terroir ; la recherche de sa place, dans les cabines pour les plus nantis, dans la grande salle aux sièges de bois pour les autres ; le calme de la traversée ensuite, et les promenades sur le pont où les contacts se nouaient ; la joie de découvrir le ballet des dauphins à l’embouchure du fleuve Casamance ; le ballet des pirogues à l’île de Karabane, et le transbordement acrobatique des passagers débarquant ; la joie enfin d’arriver à quai, un peu dépaysé.
Le Joola, acquis en 1990, était long de 79,5 m pour une largeur de 12,5 m et pesait 2087 tonnes. Il avait une capacité de transporter 550 passagers, 13 véhicules et 250 tonnes de fret.
Il effectuait deux rotations par semaine entre Dakar et Ziguinchor, avec une escale à l’île de Karabane. Immobilisé le 31 août 2001 pour des travaux de réparation, il avait repris du service le 10 septembre 2002, soit deux semaines seulement avant la tragédie. Il constituait un élément de communication très important entre la capitale et la région sud, compte tenu des difficultés de transport par la route, qui traverse la Gambie.
Le Joola a fait son dernier voyage le jeudi 26 septembre, au départ de Ziguinchor, après avoir chargé des passagers à Karabane, sous une pluie battante. Des milliers de familles pleurent leurs morts et disparus. Les vendeuses du marché Casamance, au port de Dakar attendront en vain.
Rien ne sera plus jamais comme avant.
L’association des familles des victimes du Joola
Le collectif de coordination des Familles de victimes du « Joola » est une structure qui est née spontanément à la suite de la marche du samedi 28 septembre 2002 à l’initiative de certains parents de victimes du naufrage du bateau le Joola.
En effet, dans la matinée du samedi 28 sept 2002 à l’instar des jours qui ont suivi le drame intervenu dans la nuit du 26 au 27 septembre au large des eaux gambiennes, les parents et amis des voyageurs du Joola s’étaient retrouvés à l’embarcadère du Joola et à l’arsenal de la Marine Nationale pour avoir des nouvelles de leurs proches. Après de longues et pénibles attentes et une absence quasi-totale de nouvelles, certains se sont levés et ont organisé une marche en direction du palais de la République pour exprimer leur indignation, leur colère, leur douleur et demander que les conditions difficiles dans lesquelles ils attendent au port de Dakar soient améliorées.
Ce faisant, ces marcheurs ont présenté au Président de la République un certain nombre de doléances dans le sens de la gestion de cette crise. C’est ainsi que six points ont été à la base de leurs revendications il s’agit de :
- La diligence dans les procédures d’identification et de restitution des corps.
- La démission des ministres impliqués.
- La création d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur ce drame.
- La situation des responsabilités et sanctions envers les coupables.
- L’achat d’une bateau tout neuf qui assure la navette Dakar-Ziguinchor.
- L’indemnisation juste et équitable de toutes les victimes et ayants droits de victimes du naufrage .
A ces différentes interpellations, le chef de l’Etat a donné son adhésion et son engagement a les satisfaire ; de même a t-il demandé aux marcheurs de lui donner une liste de six personnes qui seront les interlocuteurs des autorités pour le compte des familles de victimes dans la gestion momentanée de la crise : c’est ainsi qu’est né le collectif de coordination des Familles de Victimes du Joola.
afvjoola hotmail.com
3 juin 2016 à 12:23, par Bénédicte Moussa
C’est vraiment triste et choquant ce que je viens lire. J’espère que toutes les doléances ont été respectées et surtout exécutées à temps. Que les âmes de toutes ces personnes qui on péri reposent en paix.
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5 avril 2015 à 00:02, par awa
quel malheur
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