Sa sortie plus fréquente dans les villes de Mbour, Ziguinchor, Sédhiou, fait moins peur que dans le passé et prend des aires d’un spectacle ambulant rythmé de danses, de chants et de courses-poursuites au grand bonheur des populations et des touristes.
Classé patrimoine culturel immatériel mondial par l’Unesco, le kankourang, génie protecteur de la communauté mandingue, est également adopté par d’autres ethnies comme les Diola, Baïnouks, Peuls du Fouladou, Balantes, Manjack, etc.
Fort d’une image populaire et spectaculaire, il joue un rôle important de régulateur de la société. Garant de la sécurité des initiés à l’occasion des cérémonies de circoncision, il chasse les mauvais esprits, assure également la protection des fruits et productions agricoles, veille sur les comportements, l’environnement et généralement sur la consolidation du tissu sociale de la communauté.
En plus de cette noble mission de gardien de la tradition, il allie l’utile et « l’agréable utile » en animant un spectacle ambulant très festif au rythme du Jambadong (la danse des feuilles). Les acteurs de ce spectacle aux allures carnavalesques chantent et dansent au son du Kutiiroo, du Junkurado et du Sabaroo.
Constitué d’un costume en fibres rouges façonné à partir des écorces du semmelier (Fara Jung) appelé Kankouran Fanoo (le pagne du masque) de la tête aux pieds, le kankourang se munie de deux machettes qu’ils croisent par moment pour créer un bruit grinçant et aussi pour corriger aussi bien, accompagnateurs, initiés que les potentiels autres cibles… Il se distingue également par une sorte de cagoule impressionnante sous forme d’une accumulation de fibres attachées qui couvre toute sa face appelé Joubolo et une longue corde en bandoulière composée également en fibres tressées attachées à ses extrémités appelée laroo. Le tout est synchronisé par un cri strident et effrayant qu’il lance par moment lors de ses déplacements aux allures de « patrouilles »
Cependant, ce qu’il faut retenir, c’est que les masques Kankourang représentent les ancêtres mythiques du peuple mandingue. Ils sont destinés à attirer le couple de Pemba et de Maïe appelé « mama » et à capitaliser leur puissance vitale. Considérés comme des immortels, ils sont les dépositaires du patrimoine culturel mandingue. Ainsi, leur seule apparition en public raconte l’histoire d’un peuple et symbolise, du coup, sa mémoire collective.
L’origine du kankourang (une des versions les plus crédibles)
Parmi les multiples versions de l’origine du Kankourang, celle-ci soutient que dans ses formes actuelles, il serait originaire de l’ancien royaume du Kabou plus particulièrement dans la partie Bissao-Guinèenne. Son masque était composé d’un manteau rouge appelé Burmus wulin qui couvrait entièrement l’initié.
L’apparition du masque en fibres était liée, selon le Vieux Papiya Touré, grand dignitaire de la communauté, à un événement grave lors la circoncision de Kumus Nema en Guinée Bissau au début du XXe siècle. Le territoire étant sous administration portugaise. En effet, un circoncis serait décédé dans le Bois sacré et aurait créé l’inquiétude au sein des familles.
En représailles contre les sorciers (sutamo ou buaa), le Kouyan Mansa (roi du bois sacré) et les notables décidèrent la sortie du masque.Ainsi, il aurait tué, dans ses représailles, la fille de Malamine Berthé (d’autres sources parlent d’une femme enceinte). Ce dernier aurait avec la complicité de Bourama Bayo (gendarme du service colonial portugais) porté plainte contre le Kankourang en soutenant que ce n’est pas un esprit mais une personne.
Le commandant de Kumus Néma envoya une convocation au Kouyan Mansa en ordonnant le jour et l’heure auxquels le Kankourang devra impérativement se présenter. Les notables, après concertation, se confièrent à la confrérie secrète du Mama Jombo de Woye Bironki Touré Kounda.
Sur instruction du Kouyan Mansa Malang Touré, on envoya un initié à Kumus Néma. Les notables se sont présentés, non avec les burmus wulin, mais pour la première fois avec le costume en fibres extraites des écorces du semmelier (Fara Jung) appelé Kankouran Fanoo (le pagne du masque).Ce jour-là, le Kankourang devient Fambondi (le roi des masques) et sera désormais identifié dans toute communauté mandingue à un Jinné (esprit). Ce masque aurait été introduit au Sénégal et en Gambie au début du XXe siècle. En effet, c’est en 1904 que le Kouyan Mansa Baye Mady Koté (né en 1853 à Mansa Mansidi dans le Kabou, en Guinée - Bissau) a introduit le Kankourang à Mbour.
22 avril 2021 à 07:06, par Bandia Maximin Sékou
En République de Guinée, il existe un petit peuple appelé Badiaranké qui considère le kankourang comme symbole.
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22 janvier 2021 à 22:15
C’est le système éducatif mandingue qui a été dévoyé
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27 janvier 2017 à 11:32
est ce que vous pouvez nous mettre l image de masque traditionnel d ici moins de 1 semaine et demi
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27 juin 2016 à 22:09, par yüksel
J’y ai assister à Mbour au debut ça ma fait flipper mais après tellement marrant avec les accompagnant du kankourang qui nous court apres avec des barres ça pars en course poursuite avec les petits c’était trop bien
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22 octobre 2015 à 08:37
J’aime sa sa de mon peuple
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11 mai 2015 à 21:24, par amadou mansaly
j’aime sa c’est notre culture en cassamance
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12 octobre 2014 à 15:03, par SYA
C’EST GENIAL
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