Société, reportage

Le Ramadan au pays de la Teranga. Nio far !

Au Sénégal, pays laïc où la très grande majorité de la population est musulmane, on respecte la liberté de culte. Pour que tout se passe bien, nous avons un secret : le respect de la religion de l’autre. Nous avons même développé plus que cela : la bienveillance. Une histoire de « nous dans nous »…

Publié le 30 juin 2016   1 commentaire

Ici, on ne hurle déjà pas souvent, on se bagarre encore moins dans les rue, et pendant le Ramadan, c’est encore moins le cas. De toutes façons, à cette époque de l‘année, il commence à faire trop chaud pour s’énerver ! A la vérité, on est surtout depuis longtemps fermement décidé à vivre en paix.

La Teranga  , le fameux « Nio far ! » (on est ensemble), c’est l’esprit de partage, la tolérance. L’art du « vivre ensemble »…

Pendant le Ramadan, moment de recueillement et de partage, les journées sont rythmées autrement, suivant le jeûne et les prières. Personne n’a grand appétit pour déjeuner. Il y en a même qui jeûnent par solidarité !

Devant la mosquée de la divinité, Ouakam, Dakar.

La chaleur montant, les semaines passant, les corps s’épuisent, mais pas les esprits, renforcés par la foi et une volonté solide. Le soir venu, les musulmans invitent les voisins, amis, passants, pour le « ndogou », la coupure du jeûne, et toute la journée ils donnent plus aux nécessiteux. Quelle que soit sa propre confession, on a coutume de donner à ceux qui font le jeûne, pour agrémenter le « ndogou ». La générosité est contagieuse…

Quand le croissant de lune apparaîtra, que le jeûne finira, nous aurons tous droit à notre korité. Car, comme chaque année, il y aura plusieurs dates en fonction des confréries. Autant d’occasions de se réjouir ensemble et de prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir.

Ce sera l’heure des nouveaux boubous, les tailleurs vont encore faire des affaires. C’est que le Ramadan, c’est un budget ! La faute aux ndogous gourmands et aux tailleurs qui font des prix « spécial Korité » à ruiner leurs clients. Qu’importe la dépense, on fera une belle fête, tous ensemble, musulmans ou non. On se réjouira sans réserve de pouvoir à nouveau partager les repas, vivre au même rythme.

La reprise se fera en douceur, car entre les touristes occidentaux retournés à leur été, et ceux qui, chez nous, fuient les moustiques et la pluie, on va se retrouver entre nous, pas trop nombreux, au calme.

« Nous dans nous », décidément.

Laure Malécot.

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  • Sénégal

    Bravo Laure Malécot. C’est très bien écrit. Félicitations.

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