Teinture sénégalaise

Le thioub, une spécialité de l’ethnie soninké

Les Soninkés, que l’on trouve au Sénégal, au Mali et en Mauritanie, ont une spécialité : la teinture. À Tambacounda, la famille Tandian est pratiquement la seule qui pratique cette activité, que l’on appelle thioub en langue wolof.

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C’est de Mauritanie, notamment à Dieuweul, qu’est issue la technique de la teinture. Le tissu obtenu tout comme le procédé pour y parvenir est appelé thioub. Un tissu que les Sénégalais aiment porter à l’occasion de la prière du vendredi, des manifestations religieuses et culturelles mais surtout durant les fêtes de l’Aïd Fitr et de l’Aid Kebir.

Pour obtenir ce tissu il faut de la patience et un travail minutieux nous raconte Demba Tandian, membre de la famille Tandian.

Tout commence d’abord par le mélange de substances colorantes et de produits chimiques à savoir le « séguin » et le « xémé ». Si les colorants permettent d’avoir la couleur désirée, le séguin et le xémé sont utilisés pour rendre la teinte plus vive. Dans un grand récipient, on ajoute à ces ingrédients de l’eau qu’on mettra sous le feu pour que l’habit soit teinté facilement. Quand c’est chaud, on y plonge le tissu tout en le retournant pour qu’il soit entièrement teinté.

Le tissu teinté, on le nettoie dans cinq eaux différentes pour voir si la teinte reste toujours sur l’habit. Si c’est le contraire, on recommence le processus. Et dans le cas où la couleur du tissu reste intacte, on le sèche au soleil pour permettre à la teinte de se fixer définitivement sur le tissu.

Coloré, nettoyé, séché, le thioub entre dans une autre étape : eelle qui lui procure un éclat vif, une brillance, une esthétique craquante. Au sortir de la coloration, le tissu est froissé et légèrement rétréci, cette dernière étape consiste donc à tendre le tissu ce qui va rendre plus vive la couleur. Pour ce faire, on étale le tissu sur un bois, à deux on tape ce tissu à l’aide de taparlaka (morceau de bois) durant une trentaine de minutes en le retournant régulièrement. Au finish, on remarque toute la vivacité de la couleur du tissu prêt à être porté.

La plupart des tissus colorés sont des habits déjà cousus. Quant au coût du service, il varie entre 2 000 et 3 500 francs selon l’habit et la couleur choisie.

Texte et photos : Amédine Faye, correspondant à Tambacounda.

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