C’est au quartier Plateau de la commune de Tambacounda que M. Samba Coumba Ba a bien voulu parler du tingandé avec nous.
Il nous explique que le tingandé remonte très loin dans le temps et trouve ses racines à Halwar dans le Fouta au nord du pays. En réalité, Il coïncide avec la période de Cheikh Oumar Tall, guide religieux, fondateur de l’empire toucouleur. C’était ses disciples qui confectionnaient le chapeau et qui lui donnaient pour que le souverain musulman puisse se protéger des rayons du soleil. « Il portait le chapeau lorsqu’il était sur le chemin du jihad » précise M. Ba.
À cette période, la fabrication du tingandé était simple ; il se faisait uniquement à partir des feuilles de palmier. Par contre, il n’a pas échappé au principe de la mode à savoir l’imitation puisqu’ « il se répand très rapidement chez les dignitaires peulhs qui le portent souvent lorsqu’ils se rendent au champ » poursuit M. Ba. C’est ainsi que le tingandé est né avant qu’il ne traverse tous les âges.
Aujourd’hui, le tingandé est devenu un effet de mode, une manière d’affirmer une identité surtout pour les peulhs et les toucouleurs. C’est le cas de l’artiste Baba Maal qui le porte durant ses concerts avec sa tunique de grand boubou. Et pour donner et renforcer son coté esthétique, le haut du chapeau et les bordures sont couverts de cuir colorié.