Chaque mois, l’industrie automobile met sur le marché sénégalais environ 2000 véhicules. Ce qui favorise les embouteillages et oblige les citadins à trouver des solutions de mobilité compatible avec l’étalement urbain. Le vélo pourrait être l’ alternative parfaite : il est moins cher, plus durable et écologique. Malheureusement, le vélo ne fait pas rêver. Ce moyen de locomotion s’ancre difficilement dans les habitudes des Dakarois, même si certaines organisations tentent de changer la mentalité des Sénégalais sur le vélo.
Ainsi, selon les chiffres de l’association sénégalaise « Sama Vélo », 85 % des Dakarois ne disposent pas de bicyclette et 36 % des femmes sénégalaises ne savent pas faire du vélo. Parmi ceux qui ont un vélo, 91 % sont des hommes. Le retard du Sénégal face à ce moyen de mobilité urbaine est énorme.
Des obstacles d’ordre culturel et économique
Selon l’association « Sama Vélo », ces résultats s’expliquent en partie pour des raisons culturelles : une femme ne fait pas de vélo. Mais dans les villes du Sud, comme la Casamance, c’est plus fréquent de voir des femmes sur des vélos, un mode de transport qu’elles utilisent régulièrement.
Et un vélo représente un budget. Le coût d’acquisition d’une bicyclette allant de 100 000 à 150 000 FCFA peut représenter jusqu’à trois mois de salaire et s’avérer de fait dissuasif pour certains.
« Avoir une moto est plus bénéfique. Elle permet de faire des rentrées financières considérables si on travaille dans le transport de marchandises et de personnes contrairement au vélo » assurent certains.
La perception du vélo par les Dakarois
Certains Dakarois considèrent le vélo comme symbole de pauvreté et de ruralité. L’organisation « Sama Vélo » tente de changer cette image négative en montrant que le vélo est un véhicule branché, attractif et pratique pour tout le monde.
Le vélo très prisé par les étudiants et les élèves
Les déplacements à vélo pour aller au collège, au lycée ou à l’université séduisent de plus en plus les jeunes. Selon l’organisation « Sama Vélo » il y a plus d’étudiants et d’élèves qui disposent de bicyclette. On peut remarquer aussi beaucoup de vendeurs de crème glacée avec des vélos équipés d’une glacière.
Le problème de la sécurité routière et des pistes cyclables
Les risques d’accidents sont souvent évoqués pour expliquer le refus d’utilisation du vélo en milieu urbain. Pour que les déplacements à vélo soient réalisés en toute sécurité, des infrastructures cyclables sont indispensables. Aujourd’hui, elles ne sont pas suffisamment nombreuses. Le projet du BRT ( Bus Rapide Transit) permettra d’avoir les premières pistes cyclables du pays.
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