Née dans les Îles du Cap-Vert et ayant grandi en Suisse, Maria Isabel Alves, appelée Misa, est une récipiendaire des Beaux-Arts d’Abidjan et d’expériences et influences diverses et riches pour se forger une identité, un idéal de vie, un rêve…
Misa, rêveuse, passionnée et visionnaire depuis toute petite, s’est très tôt proposée d’être une boussole pour les afro-descendants dans leur quête de points de repères, à la recherche de la maison mère, celle du 6ᵉ continent qu’elle a commencé à Porto Madéra avec succès il y a plus de 15 ans.
Inscrite dans la logique de développement de ce concept, elle consacre plus d’une vingtaine d’années de recherche et mûrit son approche qui tourne autour de la maison traditionnelle africaine ou de la concession. Cet espace familial très authentique et si chaleureux, avec une ambiance, une énergie, une scénographie, une architecture, où elle invite les enfants du monde à un pèlerinage sur la terre mère, la source…
« Un retour dans une maison généreuse, une maison qui ne va m’imposer quoi que ce soit, si ce n’est comprendre pour faire naitre en moi, l’envie de connaitre une langue, une philosophie, du sacré, des habits, des tresses, de tous ces supports, de tout ce qui fait la beauté de tout être humain sur ce continent, de la diversité culturelle… », clame-t-elle avec beaucoup de sensualité.
Les femmes sont la matrice du monde
Dans ce havre de paix et d’harmonie qui est devenu son espace de prédilection, Misa mise sur le quotidien et surtout autour de la femme, parce que, selon elle, « les femmes sont la matrice du monde ». Elle compte ainsi « s’arranger la maison pour que son village soit adapté à tous les enfants du monde pour que ces derniers puissent venir apprendre de l’Afrique que nous aimons, ce côté authentique que nous qui sommes l’Afrique insulaire, nous a été enlevé. Ce qui nous restait, c’est ce qu’on avait dans le cœur. Tout ce qui nous rappelait l’Afrique nous était interdit. »
La maison devient ainsi une sorte de Porte d’entrée du voyage retour vers le 6ᵉ Continent à travers un pont culturel, pour s’offrir des résidences de création, d’échange et notamment une immersion dans « la vie communautaire au niveau de l’itinérance, au niveau de l’amour de soi, du don de soi, pour mettre dans un ensemble la pacification continentale et aussi apporter à l’histoire cette mansuétude que l’Afrique a semé », renchérit-elle.
Le cœur en avant, Misa compte ouvrir « cette nouvelle page d’une Afrique avec des femmes formidables, des artistes sur des créations bien inspirées, une action communautaire et avec l’esprit de l’Afrique communautaire ».
Elle se projette également dans cet univers où elle est fascinée par l’art, la culture, la spiritualité avec toute cette diversité culturelle, qu’elle considère comme « une encyclopédie énorme qui pourrait être mise au service des étudiants, des universités dans le cadre de thèses, d’acteurs et réalisateurs pour des films… »
Toubab Dialaw et Diembering
Et pour réaliser ce beau rêve du projet du 6ᵉ continent, Misa a trouvé deux sites exceptionnels au Sénégal. Il s’agit de Toubab Dialaw dans la région de Thiès et Diembering en Casamance.
Accueillie à bras ouverts par plus d’une cinquantaine de femmes dynamiques et généreuses dans leurs foyers prêts à être aménagés pour la circonstance, la magie et la ferveur du vivre ensemble et du partage sont déjà aux rendez-vous à Toubab Dialaw, dans cette aventure qui est sa maquette intérieure pour réaliser un grand rêve qui a débuté dans son village de naissance.
À Diembering également où elle a été en prospection, Misa semble y avoir retrouvé ses racines. Elle y a constaté une approche très belle parce que, malgré la présence de l’Islam et du christianisme, la religion traditionnelle appelée par certains, animisme, y est toujours pratiquée. Et c’est quelque chose de très important pour elle. Misa est marquée aussi par la lutte traditionnelle, les forêts sacrées, les costumes. Elle se félicite de constater aussi que « Les femmes ont leurs initiations, elles ont conservé les danses, gardé la beauté des perles, le savoir-faire médicinal, la pharmacopée… et tout ça, c’est très important de savoir comment se nourrir, comment se protéger, être en harmonie avec la nature et son environnement. Et ça, les Diolas l’ont gardé. »
Dans sa description de ce terroir qu’elle a choisi pour accueillir le projet du 6ᵉ continent, Misa souligne que « la Casamance est aussi un endroit où on peut comprendre les débuts de la rencontre avec la colonisation, les différentes péripéties entre les rois de ces terroirs et le colon et leurs rapports avec les créoles du Cap-vert qui seraient parties de là… »
Et c’est sur tous ces aspects qu’elle compte s’appuyer pour mener à bien cette conscience du 6ᵉ continent, qu’elle voit comme un apport thérapeutique, un pont ou une jonction par rapport à tous les enfants du monde, ceux qui sont des afro-descendants et aussi ceux qui ne le sont pas.
Une invite de Misa à « explorer l’Afrique royale, l’Afrique sacrée, l’Afrique mère de l’humanité… », lance-t-elle comme un défi, un rêve à réaliser.
Contactez Misa
Email : misababi2021 gmail.com
Téléphone : +221 78 824 56 19
2 novembre à 11:31, par khady
Une réelle cause à soutenir. Bravo Misa et bonne continuation ????????????
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1er novembre à 08:14, par Omar Bouki
Félicitations à l’artiste Misa pour ton engagement. Elle est invitée d’honneur de la 13ème édition de Z’arts prévue du 19 au 28 décembre à Ziguinchor
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