Plusieurs raisons justifient le refus du projet d’exploitation du zircon à Niafourang. Les risques soulevés par les habitants sont surtout d’ordre environnemental. En effet, selon eux, le minerai se trouverait en bordure du littoral, sous une dune qui joue un rôle de tampon contre l’avancée de la mer. Tout risque d’exploitation pourrait entrainer l’affaissement du relief et par conséquent créer un dénivelé et favoriser l’avancée de la mer avec ses conséquences. Derrière la dune, se trouverait des rizières, des plantations, et la mangrove refuge pour la biodiversité. Une zone très sensible où les oiseaux migrateurs et les tortues marines y vont pour pondre leurs œufs sans oublier les huîtres naissain dans cette zone et les exubérantes flore et faune locales.
DES SCIENTIFIQUES DE L’IRD SE SONT PRONONCÉS CONTRE LE PROJET
Un groupe de scientifiques de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) avaient sonné l’alerte à propos d’une éventuelle exploitation du zircon sur la dune de Niafourang et ses effets sur l’écosystème. Selon ces experts, les dangers ne concernent pas spécifiquement les écosystèmes. La nappe phréatique serait aussi sous la menace de l’exploitation du zircon. Beaucoup craignent la catastrophe avec l’exploitation de ce minerai.
LA FIABILITÉ DE L’EIES SERIEUSEMENT CONTESTÉE
En 2017, un quitus environnemental a été délivré à la société Carnegie-Astron par le ministère de l’environnement sur la base d’une étude d’impact environnemental réalisée par un cabinet partenaire de la société. Mais voilà que les habitants contestent fortement cette étude. Selon eux, l’EIES aurait été réalisée par le promoteur lui-même à la place d’une expertise indépendante.
LES POPULATIONS DE NIAFOURANG ET KABADIO SE REGARDENT EN CHIEN DE FAÏENCE
Au début, toute la région à l’unanimité était contre le projet, y compris les deux camps à savoir les populations de Kabadio et celles de Niafourang. Au fils du temps, les deux camps ses sont divisés. L’un est pour l’exploitation du minerai tandis que l’autre camp est contre le projet, entrainant un nouveau conflit entre les populations locales. La société Astron aurait promu des routes et autres infrastructures.
Niafourang, un écosystème très riche menacé
Niafourang est aujourd’hui menacée par l’exploitation du zircon. Ce projet minier toucherait des milliers d’hectares de cultures, une quarantaine de villages et des milliers d’habitants. En 2004, un décret présidentiel avait déclaré l’Aire Marine Protégée d’Abéné, près de Niafourang. Si certains affirment que l’AMP d’Abéné s’arrête officiellement là où commence la zone concédée à l’exploitant minier, laissant la porte ouverte aux atteintes à l’environnement…, d’autres prétendent que le site n’a rien à voir avec celui prévu pour l’exploitation du zircon qui se trouve à Niafourang.
Dans tout les cas, si le Sénégal exploite le zircon casamançais, le pays serait le troisième producteur mondial de zircon. Ce classement jusqu’ici contesté serait définitif avec le projet d’exploitation qui existe déjà à Diogo, dans le nord du Sénégal.
16 avril à 02:40, par Marie Sané
Merci pour les éclaircissements.
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