Seyni Camara est née en 1945 à Diouwent près d’Oussouye en Casamance. Ses origines résultent des interactions culturelles dans cette région. Se réclamant de l’ethnie Diola Floup d’Oussouye, elle serait issue d’un mariage entre un Soocé (Ansoumana Camara) et une Sereer (Aïssatou Diagne). Elle est seule fille des quadruplés que sa mère avait donnés naissance.
Elle a commencé à faire de la poterie à l’âge de 12 ans en imitant les gestes de sa mère potière. Cependant, contrairement à la tradition qui veut que les potières de cette zone du Kassa façonnent des objets utilitaires, elle fabriquait en cachette des statuettes qu’elle glissait fortuitement dans l’aire de cuisson. Le premier jour quand ces œuvres furent découvertes, les femmes ont pris la fuite arguant qu’elle est habitée par un génie maléfique.
Malgré son insistance à leur expliquer que c’est un don, elle est mise en quarantaine « tout le monde fuyait ma compagnie ». Cette situation n’a pas entamé son envie de continuer à façonner ses statuettes et ce jusqu’à ce qu’elle tombe gravement malade.
C’est à cette période difficile qu’elle a rencontré un Peul originaire du Boundou (Samba Diallo). Ce guérisseur traditionnel, après l’avoir soignée, l’a demandée en mariage. Puis ils sont venus s’installer à Bignona où elle a repris le travail.
L’inspiration des songes
Ses modèles sont le fruit d’un long processus. Avant d’entamer le travail, elle procède à des sacrifices. La nuit avant de se coucher, elle formule le souhait de voir en songe le thème qu’elle veut illustrer à travers les statuettes. Le lendemain matin, elle s’enferme dans son atelier et commence à modeler les formes qui s’enchaînent dans sa tête.
En ce qui concerne le processus de fabrication, elle commence d’abord par préparer la pâte (pilage du dégraissant, malaxage de la pâte). Puis s’en suit le façonnage des pièces pour former l’œuvre. Pour une petite statuette, elle commence d’abord par les pieds, puis le tronc, suivi de la tête et enfin les enfants. Ensuite, elle procède au collage des différents éléments. Pour une statuette simple, il faut compter 5 jours de travail et 10 pour les plus compliquées.
La cuisson nécessite beaucoup de combustible (du bois mort). Après avoir formé un épais lit de bois, les statuettes sont posées dessus et le tout est recouvert avec beaucoup de bois. Après 3 heures de cuisson, les enfants commencent à extraire les statuettes jugées bien cuites. Ils utilisent à cet effet de très longs bâtons. Ce travail est très pénible et nécessite de la force. En effet, en plus de la chaleur, il faudra compter avec le poids des statuettes.
Les statuettes sont immergées à chaud dans un liquide. Celui-ci est obtenu à partir des gousses d’arbres portées en putréfaction. Le liquide ainsi obtenu est à l’origine de la couleur sombre et contribue aussi à rendre les statuettes résistantes.
Ce savoir-faire exceptionnel, Seyni Camara peut difficilement le transmettre : « Je change de modèle fréquemment. Aussi je ne décide de façonner un modèle de statuette que pendant la veille du travail. Ceci fait que les quelques personnes qui ont tenté de travailler avec moi ont vite fait de renoncer ».
Voyage immobile
Ses œuvres, à partir desquelles on lit à la fois la pauvreté (Agnakane), la guerre et ses méfaits (Ougomal, Touloudé), la réconciliation des peuples en conflit (Kabara), la fertilité (Adiola), l’entraide (Annaré Atkhar), le modernisme (Egangay dé soumouté), ont fait l’objet de quelques expositions (en 1989 au Centre culturel Georges Pompidou à Paris avec l’exposition « Les magiciennes de la terre », en 1991 au Centro atlantico de Arte moderno à Las Palmas) et d’un documentaire (en 1992 par un certain Philippe Haas de Pennsylvanie, USA). Michèle O’Deye-Finzi, sociologue, a écrit un livre « Solitude d’argile » paru en 1994 aux édition L’harmatan.
Seyni Camara est fatiguée (veuve et sans enfant, malade avec en charge ses anciennes coépouses et leurs enfants) et ne produit maintenant qu’à un rythme irrégulier, surtout sur commande. Elle continue à recevoir des touristes et quelques collectionneurs, ceux qui ont su la trouver derrière le marché de Bignona. « Beaucoup de gens connaissent mon travail mais pas ma personne. Je demande aux personnes qui ont l’occasion de croiser une œuvre de Séni Camara d’en profiter au moment précis en ayant à l’idée qu’ils vont acquérir une œuvre unique ».
6 novembre 2019 à 18:47, par Roland Parfonry
A la fin des années 80, habitant au Sénégal, quelqu’un m’ a montré les sculptures de Seni Camara en transitant par Bignona. Je lui en ai acheté deux, une grenouille et une tête de lion. Elles trônent toujours dans mon coin africain de mon appartement. Elles ont résisté à plusieurs déménagements et me semblent toujours aussi superbe qu’au premier jour.
15 novembre 2019 à 09:48, par Philippe
Moi de même, j’ai rencontré Seni en 1986 et j’ai toujours la grenouille avec la langue dehors, une femme avec plein d’enfants et un grand bonhomme sur un vélo que j’avais transporté sur le toit de la voiture...
14 février 2021 à 18:01, par Déborah
Bonjour, je suis actuellement à Bignona et j’aimerai lui acheter une sculpture. Combien aviez-vous payé ?
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6 octobre 2016 à 20:44
Bonjour peut de persone connait de moi je suis familiar de Awa et sa fait 3 jours que je suis revenue de la ba j etai avec elle durant 21 jours . elle va bien elle na pas la meme force et sante que avant mes elle va bien. Aussi je suis le vice president du GIE Seyni camara et familles . jusqu a present j ai laisse mes jeune petits freres a s’occupe de son travaille a cause de beaucoups de profiteurs qui profite pour grave et avoir information d awa et apres les difuse dans le net sens son permis pour cela a partir de maintenant je suis responsable de elle et tous les persones qui veule fair qualque chose sur elle faut se metre en contacte avec moi .
Merci a tous les persones qui on visite Awa et on aprecies ses œuvres d art parceque il y aura jamais un autre Awa Seyni Camara car elle restera l’unique et iremplasable que la paix soit avec elle.
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9 mars 2015 à 14:41, par catherine GALLAS-LEFEVRE
J’ai vécu au Sénégal entre 1980 et 1991 et je possède deux sculptures de Seyni Awa Camara.
Je ne me lasse pas de l’étonnement de ceux qui la découvrent et je suis fière de posséder ses œuvres.
13 août 2016 à 19:57, par Mahé
Bonjour, nous venons de visiter Seyni Camara aujourd’hui samedi 13/08/2016 c’est un artiste incroyable et nous avons vu ses œuvres nous
restons très curieux de voir ses ouvre d’il y a 20 ans à l’arrière, si vous pouvez nous faire parvenir une photo, nous vous remercions d’avance.
Cordialement
14 novembre 2016 à 18:00, par balla moussa dieng
bjour je suis familiar directe de awa seyni camara et je suis le responsable de gestione tous ces œuvres et la `persone qui dirigE TOUS SI VOUS AVEZ BESOIN DE QUOILSEVOLS CHOSE vs pouvez etre en contacte avec moi . je vie en espagne et sa fait un mois que j etais avec elle
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3 septembre 2014 à 20:33, par Richard
Moi j’ai eu cette heureuse chance de parler avec elle par téléphone et ce grace à mon papa qui vit à Bignona et qui la connait très bien. si vous avez besoin d’elle appelez sur ce numéro 00221774O28071
18 décembre 2016 à 23:11, par rosemary
J ai eu le coup de cœur lorsque j ai rencontré chez elle Seni en 1999 -2000
J’ai ramené à la époque dans mon sac à dos ! 7 sculptures qui sont chez moi en Belgique
J aimerais retourner la voir
Comment va te elle ???
Est ce possible de la voir ?
Merci de me répondre
14 juin 2017 à 01:42, par anne bataille
oui seyni va très bien au milieu des siens ,elle a une nouvelle masquotte , une poule ! et faisait une œuvre monumentale quand je l’ai revue en fevrier 2017 !
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10 avril 2012 à 12:11, par Tapha
Moi, je suis de Bignona et pourtant je ne la connais pas. Jamais entendu parler. C’est dommage qu’on ne parle pas des sénégalais qui réussissent, surtout ceux de cette partie du pays. J’aimerais bien la rencontrer un jour si ce n’est pas trop tard. Moustapha
17 mai 2012 à 17:44
Enfin je peux mettre un nom et un visage sur les sculptures de seyni camara achetées il y a + de 25 ans sur un petit marche de bignona.MERCI POUR CES OEUVRES QUE JE COMPRENDS D’AUTANT MIEUX QUE J’AI LU TTES LES LIGNES SE RAPPORTANT A SA VIE. BCP d’émotion dans ses œuvres.. une admiratrice du sud de la france.
26 septembre 2016 à 10:05, par BÉCUE
Le choc ! Je viens de voir ses œuvres exposées au muséum du Havre ... Quelle force et quelle inspiration ... J’aimerais beaucoup avoir une de ces pièces ! Exceptionnel travail ☺
14 novembre 2016 à 17:57, par balla moussa dieng
bjour je suis familiar directe de awa seyni camara et je suis le responsable de gestione tous ces œuvres et la `persone qui dirigE TOUS SI VOUS AVEZ BESOIN DE QUOILSEVOLS CHOSE vs pouvez etre en contacte avec moi . je vie en espagne et sa fait un mois que j etais avec elle
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11 octobre 2010 à 06:45, par VOLY
J’ai eu la chance de connaître Séni Camara. J’habite en Polynésie française et ai fait voyager une de ses poupées d’argile à travers le monde.
Si elle est encore parmi nous, merci encore et que Dieu la garde.
Voly
14 novembre 2016 à 17:56, par balla moussa dieng
bjour je suis familiar directe de awa seyni camara et je suis le responsable de gestione tous ces œuvres et la `persone qui dirigE TOUS SI VOUS AVEZ BESOIN DE QUOILSEVOLS CHOSE vs pouvez etre en contacte avec moi . je vie en espagne et sa fait un mois que j etais avec elle
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