Le regard de l’artiste sur nos sociétés est sans appel : l’être humain s’est perdu dans une course insensée aux vanités et son échelle de valeurs n’a rien de plus remarquable que la force de sa violence.
Stasis : conflit intérieur, crise politique et morale.
Il faut saisir dans la peinture de Sadikou Oukpedjo l’écho d’une pensée nietzschéenne qui ne se nomme pas : chez le philosophe comme chez l’artiste, l’homme est un « fabricateur de Dieux ».
Sa volonté de croyance est d’une telle puissance qu’elle le pousse toujours plus loin dans un geste nihiliste qui tend à privilégier ce qui n’est pas au détriment de ce qui est ; qui le pousse à se battre pour l’amour hypothétique d’un au-dessus, d’un au-delà plutôt que pour celui de son voisin. « Il y a dans ce monde plus d’idoles que de réalités » disait Nietzsche dans la préface du Crépuscule des Idoles.